Eau potable contaminée : les habitants du Haut-Rhin entre inquiétude et attente
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D'ici quelques mois, ce père de famille va enfin pouvoir se servir de l'eau au robinet. "On a hâte de pouvoir de nouveau avoir une eau propre à la consommation et d'arrêter d'acheter ces eaux en bouteille", avance Romain Rousseau, habitant de Krembs (Haut-Rhin), gêné par l'interdiction de consommé l'eau du robinet dans sa commune. Comme plusieurs milliers d'habitants, il ne boit que de l'eau en bouteille depuis le mois de mai. Car des taux anormaux de PFAS, des polluants éternels cancérigènes, ont été observés dans les nappes phréatiques. Une situation compliquée au quotidien.
Des frais supplémentaire pour les habitants et l'agglomération
"C'est pénible parce que c'est toute une organisation. Ça fait en gros sur l'année une dépense en plus de plus de 300 euros", assure-t-il. Pour se débarrasser de cette contamination et permettre à la dizaine de communes concernées d'avoir à nouveau accès à l'eau potable. Les autorités viennent d'installer des grands culs filtrants. Coût total de l'opération : près de 20 millions d'euros. "L'eau qui est prélevée dans le puits va passer sur un lit de charbon actif en grain. Le charbon va récupérer les molécules de piface et ensuite l'eau va être réalimentée, réinjectée dans le réseau", explique Thierry Litzler, vice-président de Saint-Louis Agglomération en charge de l'eau.
Trois châteaux d'eau sont contaminés par les PFAS. Tous se trouvent à proximité de l'aéroport Bâle-Mulhouse où, jusqu'en 2017, les pompiers ont utilisé des mousses anti-incendie sur le tarmac. Face à l'ampleur de la pollution, cette association environnementale craint que filtrer l'eau ne soit pas suffisants. "On va mettre en place des unités de filtration qui rabaissent le niveau de pollution en dessous de la limite réglementaire, c'est-à-dire qu'on continuera de boire une eau qui est quand même fortement chargée en PFAS", assure le président de l'association de défense des riverains de l'aéroport Bruno Wollenscheneider. De son côté, l'aéroport assure qu'il participera financièrement à la dépollution des nappes phréatiques, sans en préciser le montant.