Rodéos sauvages : la détresse des agriculteurs
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Ils font vrombir les moteurs en plein champ sur des circuits improvisés entre les épis de maïs ou dans les vignes. Les rodéos motorisés s'invitent aujourd'hui à la campagne et causent des dégâts dans les parcelles agricoles. Dans le Val d'Oise, Laurent Chatelain, agriculteur pépiniériste montre dans la matinée du mercredi 22 juillet des traces de passage découvertes dans ce champ de blé. "Ils sont passés là, ils sont revenus, ils ont fait leur tour," indique-t-il.
Il y a deux semaines, des quads ou des voitures ont dévasté une partie du champ. Au milieu des épis couchés, des morceaux de tôle ont même été abandonnés. En tout, 500 euros de pertes estimées pour l'agriculteur, mais c'est loin d'être la première fois. Il avait déjà pu filmer au printemps le rodéo de trois quads sur ses parcelles. Des courses illégales et planifiées.
Pas de dédommagement en cas de dégradations
Les caméras de surveillance d'un autre agriculteur ont capté les camionnettes utilisées pour se rendre au point de départ des rodéos et éviter les contrôles. À l'intérieur, leurs motos, souvent sans plaque d'immatriculation. Depuis le début de l'année, dans le Val d'Oise, 45 véhicules ont été saisis, 9 personnes interpellées. Et ce n'est pas le seul département concerné. Le mois dernier, dans l'Oise, ces parcelles ont été détériorées par les passages de quads.
Le cultivateur ne parvient pas à être dédommagé. "On assure nos cultures pour les aléas climatiques et non pas pour les dégradations. Mais il ne se passe rien. Si on ne trouve pas les auteurs, on ne peut pas leur infliger des dommages," déplore Frédéric Picard, agriculteur. S'ils sont interpellés, les auteurs de rodéos encourent 15 000 euros d'amende et la confiscation de leurs véhicules.