Malarikkal : Les eaux enchantées du Kerala

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est un spectacle que le lac n'offre qu'à l'aurore. Une eau teintée de rose, où des milliers de nénuphars dévoilent leurs couleurs dans le sud de l'Inde, au Kerala. Mais dans quelques heures, les fleurs se refermeront pour se protéger du soleil. Pour les observer, les touristes présents ce jour-là ont dû se lever tôt.

"Je peux dire que ça vaut vraiment le coup. C'est un vrai spectacle pour les yeux, ça apaise l'esprit. Il suffit de se taire et d'écouter. Il n'y a que le bruit des oiseaux", raconte l'une d'entre elles. Une autre ajoute : "Ma fille voulait voir ça. Elle a dit à tout le monde dans son école qu'elle allait venir ici. Alors, on était obligés."

Un phénomène qui attire toute l'Inde

En quelques années, les eaux roses de Malarikkal sont devenues un phénomène touristique. Elles attirent des visiteurs venus de tout le pays, comme un couple de futurs mariés venu pour une séance photo. "J'ai découvert cet endroit sur les réseaux sociaux. Depuis, j'avais très envie de venir. Chaque fois que je voyais des photos, je lui disais qu'il faut qu'on y aille", confie la future mariée. Son fiancé partage son émerveillement : "Honnêtement, je suis venu parce qu'elle m'en parlait tout le temps. Mais quand j'ai vu ça, j'étais sans voix."

Aujourd'hui, ce tapis de couleur couvre toutes les étendues d'eau du lac… mais son éclat est temporaire.

Entre nénuphars et rizières : le tourisme au service des habitants

Un photographe local explique : "La particularité de cet endroit, c'est que la période de floraison ne dure que 2 à 3 mois. C'est pour ça qu'à cette période, on leur propose de venir ici pour les photos de fiançailles."

Sous le lac se trouve en réalité une rizière inondée par la mousson. Chaque année, les habitants doivent attendre que l'eau se retire pour reprendre leur activité agricole. L'arrivée des nénuphars est pour beaucoup une bénédiction : aujourd'hui, 400 familles vivent du tourisme. "Normalement, à cette période de l'année, aucun d'entre nous n'avait de revenu. Dieu nous a donné ça. Maintenant, en vendant 30 bouquets par jour, on gagne 10 euros. C'est déjà un bonheur. Un foyer qui gagne 10 euros par jour est un foyer heureux", raconte une habitante.

Dans quelques semaines, le jardin flottant de Malarikkal s'assèchera avant de renaître à la prochaine mousson, prêt à émerveiller une nouvelle fois ses visiteurs.