Eau ultra-purifiée, décorés… Les glaçons alimentaires, un marché en plein essor
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Quand le mercure grimpe, pas de boisson sans glaçons. "Ça fait du bien, ça rafraîchit", admet une consommatrice attablée devant un verre en terrasse. Des petits cubes qui fondent dans nos verres, mais alimentent également un marché juteux et en pleine croissance : plus 4 % par an jusqu'en 2032. En banlieue parisienne, une entreprise produit 50 tonnes de glaçons par jour.
Des livraisons 24 h/24
"C'est très simple, c'est de l'eau de la ville qui passe par ces adoucisseurs. Une fois qu'elle est filtrée, cette eau passe par nos machines pour fabriquer ces fameux glaçons", explique Mohamed Ghandour, fondateur de Ice Market. Le prix : un euro le kilo, hors frais de livraison. Avec les pics de chaleur, la demande explose. "Là, c'est pour un traiteur qui se trouve à Montreuil. Il fait une grosse réception aujourd'hui. Il a commandé 800 kilos de glaçons. Alors, les palettes qui restent, c'est pour les restaurateurs, les particuliers, pour tout ce qui est événement sportif", nous montre Mohamed Ghandour, devant son stock de glaçons. Samarcande Ast, l'assistante commerciale de Ice Market dirige les livreurs en temps réel. Depuis trois ans, cette même société a installé 150 distributeurs en Île-de-France pour offrir de la glace 24 heures sur 24.
Des glaçons, les supermarchés en vantent aussi. Mais, surprise : beaucoup sont importés. D'Allemagne, chez Auchan et Picard. De Belgique, chez Leclerc. D'Italie, chez Monoprix. Car pour répondre à la demande, il faut produire en masse. Aujourd'hui, le leader européen de la glace, c'est Procubitos. Ce groupe espagnol possède six usines, dont une en Allemagne et une en Italie. Ce business dope les projets les plus fous. Au Groenland, une startup récupère de la glace détachée d'icebergs pour l'exporter à Dubaï dans des coffrets vendus près de 30 euros.
Des glaçons de luxe
Dans un secteur de plus en plus compétitif, pour se démarquer, Joseph Biolatto utilise une eau ultra-purifiée. À l'arrivée : une glace translucide, découpée d'abord en gros blocs, puis en petits cubes ou en sphères aux formes parfaites. Et le nec plus ultra, ce sont des glaçons gravés pour une grande marque sportive. Certains ont même des décors incrustés : "On prend le sapin, on va rajouter un petit peu d'eau, commencer le processus de congélation qui va remonter au fur et à mesure pour emprisonner [les branches] dans les glaçons", nous détaille Joseph Biolatto, président de The Nice Company.
Fleurs, piments, ou encore feuilles dorées... Des petits cubes version luxe vendus 1 à 2 euros l'unité. Les acheteurs de ces glaçons haut de gamme sont les bars à cocktails. "Ce sont des glaces qui vont fondre vraiment quatre à cinq fois moins vite qu'un glaçon avec des inclusions d'air, comme on peut avoir dans nos frigos chez nous. Le but, c'est vraiment que le client puisse avoir un cocktail qui ne soit pas noyé complètement au bout de quelques minutes de dégustation seulement", explique Romain Robic, chef barman - Classique. En salle, les consommateurs apprécient : "On vient pour avoir un univers, un décorum et du coup, (...) on s'en souviendra, c'est ça qui compte", confirme un client. Avec la multiplication des canicules, ce marché n'est pas près de plonger.
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