Guerre en Ukraine : Donald Trump se résigne à envoyer des armes à Kiev et donne 50 jours à Vladimir Poutine
Alors qu’il a construit son projet politique sur un retour à l’isolationnisme des États-Unis, Donald Trump enchaîne les volte-faces sur les questions internationales. Ce lundi 14 juillet en a été la nouvelle illustration. Le locataire de la Maison Blanche a menacé la Russie, dirigée par son « ami » Vladimir Poutine, de sanctions douanières « très sévères », tout en annonçant l’envoi de nouvelles armes à l’Ukraine.
Seulement quelques mois après avoir humilié Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale, puis avoir redoublé de véhémences à l’encontre Kiev, Donald Trump revient donc une nouvelle fois en arrière. De fait, son administration annonçait, mardi 1er juillet, vouloir freiner la livraison des systèmes de défense aérienne Patriot, d’artillerie de précision et de missiles Hellfire, afin de ne pas impacter durablement ses propres stocks d’armes.
« Fournir plus d’armes défensives à l’Ukraine »
Le président des États-Unis était finalement revenu sur cette annonce dès le mardi suivant, le 8 juillet, lors d’une rencontre organisée avec la presse. Donald Trump en avait alors profité pour expliquer que son administration devrait « fournir plus d’armes défensives à l’Ukraine ». Tendance confirmée par ses nouvelles déclarations.
Reste à savoir s’il s’agit d’un véritable changement de stratégie, alors que le président américain souffle le chaud et le froid sur la guerre en Ukraine. Toujours est-il que le ton a changé ces dernières semaines entre l’élu républicain et son homologue russe. Donald Trump n’hésite pas à afficher son mécontentement, alors que leurs derniers échanges n’ont débouché que sur une série de pourparlers infructueux. Le président des États-Unis a de nouveau critiqué la stratégie de Vladimir Poutine lundi 14 juillet, alors que le dirigeant russe « parle bien » en journée et se met « à bombarder tout le monde le soir ».
Le fait est que, malgré son impatience affichée, le président états-unien accorde un nouveau délai – de cinquante jours – au président russe, qui, trois ans après avoir lancé l’invasion de l’Ukraine, refuse toujours d’y mettre fin. Les frappes aériennes russes, elles, continuent de s’intensifier. Moscou bat chaque semaine des records en nombre d’engins tirés, fournis par une industrie de défense qui tourne à plein régime.
« Je ne veux pas dire que c’est un assassin »
Afin de justifier sa prise de distance avec les choix de son homologue, Donald Trump a suggéré que la première dame, Melania, avait pu peser sur sa façon de penser. « Je rentre chez moi et je dis à la première dame : « J’ai parlé à Vladimir aujourd’hui, nous avons eu une merveilleuse conversation », raconte-t-il. Et elle me répond : « Oh vraiment ? Une autre ville vient d’être frappée ». »
« Je ne veux pas dire que c’est un assassin, mais c’est un dur à cuire », a-t-il ajouté, réfutant néanmoins être manipulé par Vladimir Poutine. Les deux dirigeants ont discuté à six reprises depuis janvier, mais, contrairement à ce qu’avait laissé entrevoir Donald Trump, aucune rencontre n’a encore été programmée entre les deux hommes. Le président des États-Unis échoue ainsi une nouvelle fois à tenir une promesse, à savoir « amener Vladimir Poutine à la table des négociations ».
Sa menace est assortie de celle d’infliger des droits de douane « secondaires » de 100 % aux alliés de Moscou, si aucun accord n’est trouvé d’ici cinquante jours. Donald Trump ne réalise cependant pas un virage complet. Ce dernier n’a, par exemple, pas apporté son soutien à une proposition de loi qui fait l’objet d’un large accord au Congrès et qui préconise des droits de douane de 500 % imposés aux pays, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, qui achètent du pétrole et du gaz russes bon marché. Une étape qu’il ne semble pas prêt à franchir, malgré la guerre commerciale qu’il a entreprise par ailleurs.
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