« Non, je n’ai fait aucun progrès » : après un coup de fil à Poutine, Trump contraint de constater l’échec de sa méthode

Donald Trump qui avait promis d’obtenir la paix en Ukraine en 24 heures une fois au pouvoir avant de renouer avec Vladimir Poutine et d’humilier Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, est bien obligé de se rendre à l’évidence : sa méthode patine. « Non, je n’ai fait aucun progrès », a fait savoir, jeudi 3 juillet, le président états-unien après un appel d’environ une heure avec son homologue russe, le sixième depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Vladimir Poutine a « souligné la volonté de la partie russe de poursuivre le processus de négociation » entamé à Istanbul, a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, tout en ajoutant que « la Russie ne renoncera pas à ces objectifs ». Moscou réclame notamment de l’Ukraine qu’elle lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce à entrer dans l’Otan.

Zelensky espère lui aussi un entretien avec Trump

Dans un télégramme envoyé ce vendredi à son homologue Marco Rubio à l’occasion du Jour de l’Indépendance, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est chargé de brosser les États-Unis dans le sens du poil : « Je vous prie de passer des félicitations sincères au peuple américain à l’occasion de la fête nationale des États-Unis (…) et d’exprimer le soutien de la Fédération de Russie à ses aspirations à l’unité et à la réalisation du rêve traditionnel américain », a-t-il écrit. Non sans passer un message plutôt explicite : « J’espère que grâce à nos efforts communs, les relations entre nos pays (…) acquièrent une stabilité positive et une prévisibilité sur la base du respect mutuel et de la prise en compte des intérêts nationaux mutuels pré-définis par l’histoire, la géographie et les ”réalités sur le terrain”. »

L’avant-veille, mardi 1er juillet, l’administration Trump avait confirmé vouloir arrêter la livraison de certaines armes à l’Ukraine au nom de son inquiétude de voir ses propres stocks de munitions faiblir. « Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l’Amérique en premier », a assumé Anna Kelly, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

En déplacement au Danemark jeudi, Volodymyr Zelensky a, en réaction, appelé les Européens à accroître leur soutien, soulignant que des « doutes » planaient « sur la poursuite du soutien américain à l’Europe ». Le président ukrainien, qui avait précédemment appelé Donald Trump à « changer de ton » avec la Russie et à lui imposer de nouvelles sanctions, a dit espérer s’entretenir avec son homologue de la Maison Blanche « demain ou dans les prochains jours ».

Sur le front, les bombardements et les combats ont continué jeudi. Huit personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées dans plusieurs frappes russes, notamment sur la ville de Poltava, où a été touché un centre de recrutement de l’armée, et à Odessa, un grand port sur la mer Noire, ont annoncé des responsables ukrainiens. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a conduit une nouvelle attaque. La plus massive depuis le début de la guerre en 2022, a annoncé le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne. « L’ennemi a attaqué avec un grand nombre de drones (…) c’est le plus grand nombre que l’ennemi ait jamais utilisé dans une seule attaque », a indiqué Iouri Ignat à la télévision ukrainienne vendredi matin.

Du côté des Russes, dans la nuit de mercredi à jeudi, des frappes de drones ukrainiens ont fait un mort et deux blessés dans la région de Lipetsk, à environ 400 km au sud-est de Moscou, selon les autorités locales. L’armée russe, qui occupe environ 20 % du territoire ukrainien, a quant à elle revendiqué jeudi la prise de Milové, une localité frontalière dans la région ukrainienne de Kharkiv (nord-est). Cette avancée ouvre un nouvel angle d’attaque dans cette zone qui n’a pas connu de mouvements depuis de nombreux mois.

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