Guerre en Ukraine : qu'attendre du coup de fil entre Trump et Poutine ?
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Le rendez-vous est fixé à 16 heures, heure française, lundi 19 mai, soit 17 heures à Moscou et 10 heures du matin à Washington, où Donald Trump a donc prévu de décrocher à nouveau son téléphone pour appeler le président russe, en espérant, dit-il, "mettre un terme au bain de sang" en Ukraine. Une expression récurrente du président américain pour désigner cette guerre "qui n'aurait jamais dû commencer" comme il aime à le répéter, sans jamais désigner la Russie comme le pays à l'origine du conflit.
Un coup de fil qui intervient trois jours après des pourparlers entre Russes et Ukrainiens, à Istanbul. Les premières discussions directes entre les deux pays depuis 2022 n'ont pas abouti au cessez-le-feu espéré, et proposé sans conditions par Kiev, et seul un échange de prisonniers a été acté. À quelques jours près, l'appel survient aussi trois mois après un premier échange, mi-février, entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Près de trois heures de discussions à l'époque, pour un dialogue qui marquait un tournant dans la position américaine vis-à-vis de la guerre en Ukraine.
Pas la moindre concessions du côté russe
Depuis trois mois, très peu de choses ont avancé, concrètement. Sur le plan militaire, les affrontements restent incessants, à l'avantage de la Russie, dont les bombardements visent quotidiennement les grandes villes ukrainiennes. Ce week-end encore, des centaines de drones ont été tirées par l'armée russe, dont près de 300, un record, pour la seule nuit de samedi à dimanche.
Malgré le changement de position de Washington, plus conciliant avec le Kremlin, et les deux visites à Moscou de l'émissaire américain, Steve Witkoff, Vladimir Poutine n'a pas fait la moindre concession, et campe sur ses positions maximalistes, réclamant pour négocier des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés. Le président russe a répété dimanche à la télévision qu’il entendait "éliminer les causes qui ont provoqué cette crise [...] et garantir la sécurité de l’État russe". Dans son esprit, ça signifie l'abandon par Kiev des régions annexées par Moscou, une Ukraine démilitarisée, sans armes occidentales, et sans Zelensky à la tête du pays.
Donald Trump va-t-il faire payer à Moscou son absence de bonne volonté ?
L'appel avec Donald Trump peut-il changer quelque chose ? C’est tout l'enjeu d'une semaine qualifiée de "cruciale" par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'Europe qui a bâti à la hâte, ces dernières semaines, une coalition militaire pour pallier un éventuel retrait américain du dossier, et dont les grands dirigeants ont tout fait pour éloigner le président américain du Kremlin. Mais si Donald Trump montre des signes de lassitude vis-à-vis de son homologue russe, sa posture demeure la grande inconnue.
Est-ce qu'il compte faire payer à Moscou son absence totale de bonne volonté, ou est-ce que la fermeté de Vladimir Poutine sera récompensée ? Réponse au bout du fil, entre deux hommes qui parlent le même langage de la force, mais dont l'état d'esprit diffère. À l'impatience du président américain, le dirigeant russe devrait à nouveau répondre en usant de son arme favorite, le temps.