« C’est la pire chose que Zelensky pouvait dire » : après la scène d’humiliation à Washington, Donald Trump suspend les aides militaires à l’Ukraine
Donald Trump maintient la pression sur l’Ukraine pour obtenir ce qu’il souhaite : un cessez-le-feu et l’extorsion des ressources ukrainiennes. Le président états-unien a mis, lundi 3 mars, un terme à l’aide militaire à destination de Kiev. « Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution, a ainsi annoncé – anonymement – un responsable de la Maison Blanche. Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif. »
Ce gel, une aubaine pour Moscou, intervient donc seulement trois jours après que le locataire de la Maison Blanche et son vice-président, JD Vance, ont menacé Volodymyr Zelensky face aux caméras du monde entier, vendredi 28 février. Donald Trump ne décolère pas contre son homologue ukrainien, coupable selon lui de ne « pas vouloir la paix » avec la Russie, a-t-il insisté lundi 3 mars sur son réseau, Truth Social.
« L’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps »
Une déclaration réalisée par Volodymyr Zelensky, dimanche 1er mars lors du sommet organisé à Londres, a notamment été pointée du doigt par l’élu républicain. Le président de l’Ukraine estimait « qu’un accord mettant fin à la guerre (était) très très lointain ». Donald Trump l’a ainsi de nouveau menacé, virtuellement cette fois-ci : « C’est la pire chose que Zelensky pouvait dire et l’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps. »
Place aux actes, donc, alors que la Maison Blanche a bloqué l’aide militaire approuvée sous l’ancienne administration de Joe Biden, dont il reste encore des équipements et armes à livrer. Entre le 24 février 2022, date de l’invasion russe, et l’investiture de Donald Trump, le 21 janvier dernier, les États-Unis ont fourni près de 65,9 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine.
Une grande partie de ce matériel militaire a été directement prélevée dans les stocks existants de l’armée états-unienne. Plus de 3 000 missiles Stinger, 21 radars antiaériens, 200 obusiers et plus de 3 millions d’obus de 155 mm, quarante lance-roquettes montés sur des blindés légers, 10 000 Javelins (des missiles antichars), plus de 120 000 autres armes et munitions contre les véhicules, plus de 500 millions de cartouches et grenades, 31 chars lourds Abrams, plus de 5 000 voitures militaires Humvee, plus de 300 ambulances blindées, mais aussi 239 camions-citernes pour le transport du carburant, ont par exemple été livrés au fil des ans.
L’accord sur l’accès aux minerais ukrainiens
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et jusqu’au lundi 3 mars, Washington a continué de livrer des « munitions critiques » précédemment approuvées par les démocrates, dont des missiles, des armes anti-tank et des obus, selon un responsable du Pentagone. Mais ce temps est révolu, Donald Trump ayant conditionné une reprise de l’aide à un pliage total de Volodymyr Zelensky. Au centre du rapport de force : l’accord sur l’accès aux minerais ukrainiens, que Volodymyr Zelensky était censé signer à Washington, vendredi. Le président états-unien a ainsi annoncé que ce dernier pouvait encore être conclu.
En attendant, JD Vance a de son côté poursuivi son matraquage afin de discréditer la stratégie du président ukrainien, comme de ses alliés. Dans un entretien accordé, lundi 3 mars, à la chaîne Fox News, le vice-président a estimé pour sa part que Volodymyr Zelensky avait « montré un refus clair de s’engager dans le processus de paix » souhaité par Donald Trump. « Je pense que Zelensky n’y était pas encore, et je pense, franchement, qu’il n’y est toujours pas, a-t-il lancé. Mais je pense que nous finirons par y arriver. Il le faut. »
La cible des attaques a, quant à lui, estimé qu’il était « très important que nous essayions de rendre notre diplomatie vraiment substantielle pour mettre fin à cette guerre le plus vite possible », sur son compte X. Et, dans une vidéo publiée dans la soirée de lundi, il a réitéré son appel à fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité. Le bras de fer (déséquilibré) devrait donc se poursuivre entre Kiev et son ancien allié, dont la proximité avec Moscou ne cesse de se consolider.
« C’est l’absence de garanties de sécurité pour l’Ukraine, il y a onze ans, qui a permis à la Russie de commencer l’occupation de la Crimée et la guerre dans le Donbass, a rappelé Volodymyr Zelensky, dans son allocution. Puis l’absence de garanties de sécurité a permis à la Russie de lancer une invasion à grande échelle. » Invasion dont le futur est, pour le moment, lié au bon vouloir d’un Donald Trump obnubilé par l’idée de s’enrichir en retour.
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