Un odieux racket à 478 milliards d’euros : comment Donald Trump fait d’un accord sur les minerais une des conditions de l’aide à l’Ukraine
Le pauvre vautour, animal si calme et si utile au recyclage, n’a rien demandé. Mais c’est bien selon le sens imagé du terme qu’agit Donald Trump envers l’Ukraine. Dépeceur, motivé par l’appât du gain : celui des terres rares, ces minerais indispensables dans la technologie moderne, des voitures électriques aux ordinateurs en passant par le matériel médical de pointe.
L’offre de Washington tient en un principe simple : en échange du soutien militaire et financier assuré par les États-Unis depuis le début de la guerre, il y a trois ans, l’Ukraine s’engage à donner accès à ses ressources en minerais rares. Depuis le 24 février 2022, l’appui se chiffre aux alentours de 167 milliards d’euros. La contrepartie exigée par Donald Trump est faramineuse : 478 milliards d’euros, via 50 % des revenus générés par les ressources naturelles ukrainiennes.
« Je ne signerai pas quelque chose qui sera payé par dix générations d’Ukrainiens »
Le 23 février, Volodymyr Zelensky a refusé un premier accord mis sur la table par l’administration états-unienne. « Je ne signerai pas quelque chose qui sera payé par dix générations d’Ukrainiens », a-t-il affirmé. Pourtant, l’Ukraine ne ferme pas la porte à un accord : le bras droit de Zelensky, Andriy Yermak, a déclaré poursuivre le dialogue « avec nos partenaires ».
Des propos confirmés ce 24 février par le président du Parlement ukrainien, Rouslan Stefantchouk, qui parle d’une « équipe spéciale » afin de négocier avec Washington. Avec une nuance de taille : tout accord doit inclure les indispensables « garanties de sécurité » exigées par Kiev dans le cadre de tout règlement du conflit.
L’un des moyens de pression utilisés par Washington tient du chantage le plus pur : l’accès au système d’Internet satellitaire Starlink, détenu par Elon Musk via Space X, et dont dépend l’armée ukrainienne pour le guidage et la géolocalisation des missiles et engins. Sans lui, toute opération sur le terrain devient quasi impossible. Or, l’un des premiers concernés pas l’accès aux terres rares n’est autre… qu’Elon Musk, avec notamment son autre entreprise, Tesla.
En réalité, la proposition d’un accès aux minerais ukrainiens a été mise sur la table par l’Ukraine elle-même, à l’automne dernier, dans son plan de paix présenté aux Occidentaux. Mais la majeure partie se trouve dans des territoires occupés par la Russie. Ce mardi 25 février, le Kremlin, avec qui Donald Trump négocie en bilatérale, s’est félicité de voir « un potentiel assez large » en matière de coopération sur les minerais, en Russie et dans les territoires occupés ukrainiens.
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