Guerre en Ukraine, Donald Trump, Algérie... Ce qu’il faut retenir de l’interview de François Bayrou

Deux jours après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, François Bayrou s’est à son tour exprimé sur la situation internationale. Il était l’invité de la matinale d’Europe 1-CNews. Guerre en Ukraine, politique de Donald Trump, bras de fer avec l’Algérie...

Le premier ministre a abordé tous les sujets diplomatiques du moment. «Les Français ont besoin d’être rassurés qu’il y a du sang froid», considère le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Le Figaro vous résume ce qu’il faut retenir de son interview télévisée.

Après trois ans de guerre, l’Ukraine est «proche de la capitulation»

Pour François Bayrou, la paix n’est pas sur le point de voir le jour en Ukraine. Le pays dirigé par Volodymyr Zelensky est plutôt «proche de la capitulation» face à la Russie, qui «fait ce que d’autres pays, dans les années 1940, ont fait à leurs voisins». Le premier ministre refuse la présentation qui «chercherait à faire croire que Poutine est un gentil garçon qui veut la paix». À ses yeux, la Russie représente une «menace directe contre la liberté de l’UE».

La politique de Donald Trump s’apparente à une «destruction de l’ordre international»

Le président américain est-il encore un allié ? Pas vraiment, à en croire François Bayrou. «Un allié qui décide de passer dans le camp de vos adversaires, qui vous déclare une guerre commerciale et qui prétend annexer des territoires (...) cela s’appelle une destruction de l’ordre international», estime le premier ministre, qui reproche à Donald Trump de «rendre le monde plus dangereux qui ne l’était». François Bayrou a répété ce qu’il avait dit au Figaro  la semaine dernière : «Le monde dans lequel nous avons vécu depuis la guerre est passé dans un autre univers qui est la loi du plus fort.»

Le «patron» de la dissuasion nucléaire française reste le président de la République

Pour François Bayrou, l’Europe «doit se défendre elle-même» – c’est d’ailleurs «le seul point» sur lequel il est d’accord avec Donald Trump. Sur la possibilité d’élargir le parapluie nucléaire français aux alliés européens, le premier ministre a d’emblée précisé que dans ce domaine, le «patron» reste le président de la République. Il n’empêche, «les intérêts vitaux du pays ne sont pas que les intérêts de l’Hexagone», relève François Bayrou, qui souligne que «mutualiser, c’est considérer qu’on a des intérêts vitaux en commun».

L’emprunt national pour financer la hausse des dépenses militaires est une «possibilité»

Mercredi soir, lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron avait évoqué des «investissements supplémentaires» dans la défense française. Aucune décision n’a encore été prise par l’exécutif, mais un emprunt national est une «possibilité», ainsi que le recours à l’épargne des Français. François Bayrou se laisse «deux mois» avant de trancher entre les différentes mesures. Le premier ministre refuse toutefois que les efforts budgétaires se fassent au détriment des autres postes de dépense. «Je ne laisserai pas l’école sans réponse», a promis l’ancien ministre de l’Éducation nationale. «On ne peut pas être un peuple fort si les générations nouvelles ne sont pas formées comme elles devraient l’être», a-t-il insisté.

Des accords «super privilégiés» avec l’Algérie qui impliquent du «respect mutuel»

Alors que l’exécutif a laissé six semaines à Alger pour récupérer une partie de ses ressortissants visés par une OQTF, François Bayrou a qualifié les accords liant la France à l’Algérie de «super privilégiés». Ces textes impliquent d’«avoir du respect mutuel», ce qui n’est pas le cas puisque «le gouvernement algérien a développé des politiques extraordinairement agressives» dans le domaine de l’éducation et de la culture. Le premier ministre est revenu sur le «drame» qu’ont vécu les deux pays. «Quand vous avez des blessures profondes, seul le temps peut vous permettre de tourner la page», a-t-il affirmé.