Guerre en Ukraine : après les chefs d’État européen, Macron réunit les représentants de partis face à la « menace existentielle » russe

Emmanuel Macron continue de vouloir orchestrer la diplomatie européenne, comme l’attestent les deux réunions d’urgence organisées à l’Élysée, où chefs d’État et représentants des instances européennes ont discuté de la guerre en Ukraine. Le président de la République française prévoit, cette fois-ci, de recevoir les chefs de partis, pour faire le point sur la situation en Europe de l’Est, jeudi 20 février.

Alors qu’Emmanuel Macron n’hésite pas à qualifier la Russie de « menace existentielle », tandis que Vladimir Poutine et Donald Trump ne cessent d’appuyer leur bonne entente, la question des moyens de défense européens comme français devrait être sur la table.

Le format instauré avec les rencontres de Saint-Denis

Sont ainsi arrivés vers 11 heures, à gauche de l’échiquier politique, Manuel Bompard (coordinateur de la France insoumise), Fabien Roussel (secrétaire national du Parti communiste français), Marine Tondelier (secrétaire nationale des Écologistes), Olivier Faure (premier secrétaire du Parti socialiste) et Guillaume Lacroix (président du Parti radical de gauche). L’extrême droite est aussi invitée, avec la présence du vice-président du Rassemblement national, Louis Aliot – le président du parti, Jordan Bardella, doit se rendre au même moment à Washington. Côté macroniste, Gabriel Attal (secrétaire général de Renaissance) et Marc Fesneau (président du groupe parlementaire MoDem) ont été également conviés.

Emmanuel Macron réutilise ainsi le format instauré avec les rencontres de Saint-Denis, lancés en août 2023. Ces consultations – regardées avec méfiance par certaines formations qui y voyaient un moyen de contourner le Parlement – ont eu un succès plus que relatif. La dernière édition, qui remonte à mars 2024, portait déjà sur l’Ukraine. Un débat, sans vote, est aussi prévu au Parlement, au début du mois de mars, sur les conséquences du contexte géopolitique européen pour la France.

L’exécutif a commencé à préparer l’opinion à la nécessité d’un plus grand effort de défense alors que la « paix » en Ukraine esquissée par Donald Trump pourrait ressembler à une capitulation pour Kiev. Le locataire de la Maison Blanche a notamment estimé que son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, est un « dictateur » au bilan « épouvantable », à qui il n’allait bientôt « pas rester de pays ».

Manuel Bompard a tancé la stratégie de l’Hexagone sur la question, jeudi 20 février sur X : « Le tête-à-tête entre la Russie et les États-Unis est une conséquence du fiasco diplomatique et du déni de la France depuis des mois. » Même son de cloche pour Marine Tondelier, qui estime que « Donald Trump ne négocie pas avec Vladimir Poutine, il s’aligne sur ses positions », sur le plateau de BFMTV, jeudi 20 février.

« Nous souhaitons une paix solide et durable en Ukraine. À cette fin, la Russie doit cesser son agression et cela doit s’accompagner de garanties de sécurité fortes et crédibles pour les Ukrainiens, avait ainsi publié Emmanuel Macron lundi 17 février, à l’issue de la réunion d’urgence organisée à l’Élysée, sur son compte X. Sinon le risque serait de voir ce cessez-le-feu finir comme les accords de Minsk. »

L’envoi de troupes sur le territoire ukrainien s’est notamment retrouvé sur la table, soit une potentielle étape de franchie, si cela se confirme. Dans les pas du premier ministre britannique Keir Starmer « prêt et disposé » à envoyer ses propres troupes sur le terrain « si nécessaire » -, Emmanuel Macron prône pour « une très forte convergence » face à la Russie. « La paix, ça n’est pas envoyer des armes et des soldats et participer à l’escalade guerrière », a fustigé Fabien Roussel, au micro de RTL, mardi 18 février.

Le chef d’État français doit par la suite se rendre aux États-Unis pour rencontre son homologue Donald Trump, « en début de semaine prochaine », ont annoncé les autorités états-uniennes dans la soirée du mercredi 19 février.

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