Guerre en Ukraine : Donald Trump et Vladimir Poutine annoncent des négociations « immédiates », l’Europe exige que l’UE et Kiev soient associées

« Il viendra ici, et j’irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie saoudite la première fois », a annoncé Donald Trump, lors d’un échange avec des journalistes à la Maison Blanche, après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine. Le président états-unien et son homologue russe ont convenu, lors de cet échange, de lancer des négociations « immédiates » sur l’Ukraine, a affirmé le premier sur son réseau Truth Social tandis que le second a dit vouloir trouver une « solution de long terme » au conflit ukrainien via des « pourparlers de paix », rapporte l’AFP.

Prévoyant un cessez-le-feu « dans un futur pas si lointain » en Ukraine, Donald Trump a par ailleurs jugé qu’une adhésion du pays à l’Otan ne serait « pas réaliste » et affirmé qu’il y « faudrait des élections à un moment ou un autre ». Son échange avec Vladimir Poutine, dont il a ensuite informé Volodymyr Zelensky, confirme le changement de pied des États-Unis par rapport à la précédente administration et a suscité des réactions inquiètes du côté des capitales européennes.

« Une invitation à tous les despotes »

Les chefs des diplomaties espagnole, allemande et française ont ainsi tour à tour affirmé, mercredi soir à l’occasion d’une réunion à Paris sur la défense européenne réunissant 6 pays, qu’aucune décision sur l’Ukraine ne pouvait se prendre sans Kiev et sans la participation des Européens. « Il n’y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens », a déclaré, selon l’AFP, le ministre des Affaires Jean-Noël Barrot qui a ajouté par ailleurs qu’ « abandonner l’Ukraine, forcer l’Ukraine à la capitulation, ce serait consacrer définitivement la loi du plus fort et adresser une invitation à tous les despotes et tous les tyrans de la planète à envahir leur voisin en toute impunité ».

Le monde n’est pas « une jungle », a de son côté estimé le chef de la diplomatie espagnole. « Nous avons un ordre mondial fondé sur la charte de l’ONU qui fonctionne depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au bénéfice de tous », a encore rappelé José Manuel Albares Bueno tandis que l’Allemande Annalena Baerbock insistait sur l’idée qu’ « aucune décision sur l’Ukraine sans l’Ukraine » ne pouvait être prise et sur la nécessité pour l’Europe de « rester unie ».

Un message également martelé jeudi matin par le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. « C’est crucial quand on parle de l’Ukraine, que l’Ukraine soit étroitement engagée dans tout ce qui peut concerner l’Ukraine », a-t-il déclaré devant la presse. « Beaucoup de choses se sont passées hier », a-t-il ajouté assurant que cela « sera débattu aujourd’hui et dans les jours et les semaines à venir ». Mark Rutte a cependant tenté de dégager des points positifs, jugeant qu’« il y a aussi une convergence claire qui émerge : nous voulons tous la paix en Ukraine, plutôt tôt que tard ».
« Nous voulons tous que l’Ukraine soit dans la meilleure position possible lorsque ces pourparlers commenceront, afin qu’ils puissent être menés à bien », a-t-il poursuivi.

Dans un entretien sur Fox News, Donald Trump avait déjà estimé, en évoquant l’Ukraine, qu’ « ils peuvent conclure un accord, ils peuvent ne pas le faire. Ils seront peut-être russes un jour, ou ne seront peut-être pas russes un jour », tout en insistant sur l’obtention de ressources naturelles en échange de l’aide américaine. « Je leur ai dit que je voulais l’équivalent, soit 500 milliards de dollars de terres rares (…) Et ils ont essentiellement accepté de le faire ». De son côté, Volodymyr Zelensky s’est dit, auprès du quotidien britannique The Guardian, prêt à « échanger un territoire contre un autre » avec la Russie. Le président ukrainien doit s’entretenir vendredi à Munich, en Allemagne, avec le vice-président états-unien J.D. Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio.

Être le journal de la paix, notre défi quotidien

Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.

  • Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
  • Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
  • Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?

Nos valeurs n’ont pas de frontières.

Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !