Guerre en Ukraine : Donald Trump, sans filtre, multiplie les déclarations
Dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis d’obtenir rapidement un accord de paix en Ukraine. Si finalement les « 24 heures » annoncées se transforment en plusieurs semaines, le président des États-Unis maintient clairement cet objectif comme une priorité de son début de mandat.
Le tempo s’accélère alors que les trois ans de l’agression russe en Ukraine, le 24 février 2022, approchent. Une fenêtre diplomatique devrait s’ouvrir. Une partie des initiatives sur ce dossier vont être dévoilées par le milliardaire à l’occasion de la conférence sur la sécurité de Munich, qui se tiendra du 14 au 16 février.
Trump veut obtenir des ressources naturelles
En amont, Donald Trump a appuyé dans un entretien à la chaîne de télévision Fox News : « Ils peuvent conclure un accord, ils peuvent ne pas le faire. Ils seront peut-être russes un jour, ou ne seront peut-être pas russes un jour », en évoquant l’Ukraine. « Le fait qu’une part significative de l’Ukraine veuille devenir la Russie et soit déjà devenue la Russie, c’est une réalité », a immédiatement salué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes – Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia- revendiquées par Moscou à l’automne 2022.
Le président qui tenu des échanges avec l’administration ukrainienne a également insisté sur l’obtention de ressources naturelles en échange de l’aide américaine. « Je leur ai dit que je voulais l’équivalent, soit 500 milliards de dollars de terres rares (…) Et ils ont essentiellement accepté de le faire ».
Un marchandage qui a débuté depuis plusieurs semaines. « Nous cherchons à conclure un accord avec l’Ukraine pour qu’elle sécurise ce que nous lui donnons avec ses terres rares et d’autres choses », avait déjà indiqué Donald Trump durant un échange avec des journalistes dans le Bureau ovale, le 3 février.
Cette proposition émane du plan de paix dévoilé en octobre dernier par Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien avait évoqué un « accord spécial » avec les partenaires de son pays, permettant une « protection commune » et une « exploitation commune des ressources stratégiques » de son pays : uranium, titane, lithium, graphite et autres.
Le président des États-Unis a confirmé lors de son interview à Fox News qu’il dépêcherait rapidement son envoyé spécial sur l’Ukraine, le général Keith Kellogg, à Kiev. Samedi 8 février, c’est le New York Post qui a rapporté que Donald Trump avait eu un entretien téléphonique avec le dirigeant russe Vladimir Poutine. Un échange qui aurait porté sur les mesures à prendre en vue d’une solution négociée.
Un sommet de Munich très diplomatique
« Que puis-je dire à propos de cette information ? Au fur et à mesure que l’administration à Washington développe son travail, de nombreuses communications différentes se produisent. Et ces communications passent par différents canaux », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans confirmer ni infirmer ce dialogue.
Les échanges entre les administrations ukrainienne et américaine sont davantage connus. Le président ukrainien a confirmé sa rencontre vendredi 14 février avec le vice-président J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, où sont également annoncés l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, le secrétaire à la défense Pete Hegseth et le secrétaire d’État Marco Rubio.
Depuis plusieurs semaines, Volodymyr Zelensky se dit prêt à des négociations si des garanties de sécurité solides étaient fournies de la part de Washington dans le cadre de tout accord avec la Russie. « En ce qui concerne les garanties de sécurité, ce sont les Européens qui devront s’en charger » a déjà prévenu le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz. Ce dernier a néanmoins prévenu que Trump « était prêt à taxer, à imposer des droits de douane et à sanctionner » Moscou pour amener Vladimir Poutine à la table des négociations.
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