Manuel Bompard : « Un pacte de non-censure avec Gabriel Attal est impossible »

Vous réclamez toujours la nomination d’un premier ministre issu du Nouveau Front populaire (NFP). Dans le contexte actuel, à quoi ressemblerait son gouvernement ?

Sa base programmatique serait claire : le programme du NFP qui est sorti en tête aux législatives. Ensuite, avec l’ensemble des composantes de l’alliance et dirigé par Lucie Castets, ce gouvernement devra aller gagner des majorités à l’Assemblée. Lors de la séquence budgétaire, nous avons fait voter plus de 150 amendements par les députés. Il s’agit du seul chemin pour le NFP. Le reste revient à s’inscrire dans la continuité avec le macronisme.

Vous avez refusé de rencontrer Emmanuel Macron, à l’inverse des socialistes, des écologistes et des communistes qui ne veulent pas que la gauche apparaisse comme le facteur du blocage. N’est-ce pas le risque de votre stratégie ?

Emmanuel Macron doit se tourner vers le bloc arrivé en tête pour lui demander de former un gouvernement. Les consultations à l’Élysée suivent son allocution de jeudi, où il dit vouloir constituer un gouvernement d’union nationale. Y participer revient donc à s’inscrire dans cette perspective. J’y suis hostile.

Personne n’ignore que nous n’avons pas de majorité absolue et qu’il faut, texte par texte, construire des compromis parlementaires. C’est la méthode que nous avons définie en juillet. Un pacte de non-censure comme le défendent les socialistes, c’est dire, a priori, les textes que vous allez proposer et ceux auxquels vous renoncez pour éviter la censure.

Mais dans votre scénario, le gouvernement du NFP sera immédiatement censuré…

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