« Qui peut croire que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? » : ce qu’il fallait retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron
« Le monde continue d’être plus brutal, notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines et, il faut bien le dire, nous entrons dans une nouvelle ère. » C’est en ces termes qu’Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, lors d’une allocution télévisée mercredi soir, après l’annonce par les États-Unis de la suspension de leur aide militaire à l’Ukraine, envahie militairement par la Russie.
« Nous avons dès le premier jour décidé de soutenir (Kiev) et de sanctionner (Moscou), et nous avons bien fait », a insisté le président de la République, qui appelle à faire désormais davantage. « Si un pays peut impunément envahir son voisin en Europe, c’est la loi du plus fort qui s’applique », a-t-il prévenu, rappelant que la Russie « viole nos frontières pour assassiner ses opposants », se livre à des « attaques numériques contre nos hôpitaux » et « tente de manipuler nos opinions ».
« Rester spectateur serait une folie »
« Qui peut croire que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? » a-t-il demandé, estimant qu’elle représente une « menace pour la France ». « Rester spectateur serait une folie », a-t-il mis en garde. Face à cette situation, et afin de préparer « une paix solide », le président a annoncé que les « États européens doivent être capables de mieux se défendre et de dissuader toute nouvelle agression ».
Parce qu’à ses yeux « l’avenir de l’Europe n’a pas à être tranché à Washington ou à Moscou », la France et ses voisins doivent pouvoir accroître leurs dépenses militaires sans que cela ne soit pris en compte dans le plafonnement européen de leurs déficits, pour « renforcer nos armées le plus rapidement » possible à travers « la réindustrialisation dans nos régions ».
C’est donc à une forme d’économie de guerre que le président prépare les esprits, tout en assurant que les impôts ne seront pas augmentés, mais que des choix budgétaires futurs demanderont « du courage ».
Le Conseil européen extraordinaire prévu ce jeudi doit selon Emmanuel Macron entériner ce nouveau paradigme. « L’Europe de la défense devient donc une réalité », a-t-il annoncé, avant de rappeler que la France, qui dispose de l’armée la plus avancée, détient la bombe atomique. « J’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique de la protection par notre dissuasion nucléaire des autres pays européens », a-t-il lancé.
« Le chemin qui mène à la paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine », estime-t-il. Appelant à ne suivre ni les « va-t-en-guerre » ni les « défaitistes », le chef de l’État exclut d’envoyer des Français sur le front mais plaide pour le déploiement d’armées européennes en Ukraine « une fois la paix signée ». Retrouvant sa rhétorique de banquier, Emmanuel Macron a conclu son allocution par ces mots : « Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix, il ne tient qu’à nous que nos enfants récoltent demain les dividendes de nos engagements. »
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