Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Emmanuel Macron et François Bayrou décrètent la mobilisation générale européenne. Écrasé, rien que ça ! Voilà le destin qui nous menace, Français et Européens, selon François Bayrou. Le 47e président des États-Unis avait lundi 20 décembre sa cérémonie d’investiture, et le quatrième Premier ministre de la France nommé en 2024 sa cérémonie des vœux au personnel municipal de sa ville de Pau. L’occasion de lancer une sorte d’appel de Pau, quasi gaullien. "Si nous ne faisons rien, nous allons être dominés, écrasés, marginalisés !", assure-t-il. Une dramatisation en tous points partagée par Emmanuel Macron. En écho, lors de ses vœux aux armées, le chef de l’État a mis en garde contre ces "temps de déraison". Et appelé à mettre en œuvre "une préférence européenne" en matière d’armement "pour demeurer maître de nos destins".
S'il y a autant d'inquiétudes, c'est d’abord à cause du projet de Donald Trump. Une vaste offensive industrielle et commerciale d’un côté, et un désengagement militaire de l’autre, un double mouvement qui devrait inciter l’UE à serrer les rangs. Sauf que l’Europe est inerte, la plupart de nos partenaires ne semblant pas prendre la mesure de la menace Trump. Emmanuel Macron, lui, est convaincu que l’heure est grave.
Donald Trump beaucoup plus puissant
Emmanuel Macron prévient que l’UE va se heurter à "un mur d’investissement" en matière de dépenses militaires pour ne plus dépendre des États-Unis. Il veut donc réenfiler son costume de Président de crises. Et restaurer ce leadership européen qu’il revendiquait au début de son premier quinquennat, qui coïncidait avec le premier mandat de Donald Trump. C’était l’époque, par exemple, du provocateur "Make our planet great again" lancé au visage du président américain à l’annonce de la sortie de son pays des accords de Paris.
Les temps ont changé. Huit ans plus tard, Emmanuel Macron est affaibli sur la scène européenne. La voix d’une France politiquement divisée et dont la crédibilité financière est mise à mal, porte moins loin. Et Donald Trump apparaît plus puissant que jamais. Surtout, avec Giogia Meloni, Viktor Orban et quelques autres, il dispose désormais d’alliés, une sorte de "cinquième colonne", au cœur même de l’UE. Bâtir une Europe synonyme à la fois de puissance et de protection promet donc d’être un défi de longue haleine. Surtout quand on voit que le premier acte de "résistance" au trumpisme qu’envisagent certains décideurs, c’est de quitter le réseau X d’Elon Musk. Pas sûr que cela suffise à réfréner les ambitions du nouveau président américain.