EN DIRECT - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche pour tenter un rapprochement avec Donald Trump
Donald Trump, «contact confidentiel» des services russes depuis des décennies
Les attaques de Donald Trump visant Volodymyr Zelensky, un «dictateur sans élection» et « le meilleur boutiquier de l’histoire », couplées à l’éloge de son dialogue «très positif» avec Vladimir Poutine, ont ravivé une question aussi ancienne que l’irruption du promoteur immobilier en politique : quelle est la nature des liens entre M. Trump et Moscou ?
Les relations économiques entre les États-Unis et la Russie, censées intéresser la vision d’homme d’affaires de Donald Trump, ne représentent pas grand-chose : 16 milliards de dollars d’échanges en 2022, 38 milliards de dollars en 2013, avant la guerre en Ukraine et les sanctions. Une goutte d’eau dans l’océan du commerce international, et pas de quoi justifier le rapprochement rapide souhaité par Washington. La vision géopolitique de Donald Trump, qui cherche à «arracher» la Russie des bras de la Chine pour mieux isoler cette dernière, pourrait davantage expliquer les efforts de normalisation de la diplomatie américaine, qui vont au-delà de l’établissement de la paix en Ukraine. Mais la majorité des experts jugent l’objectif quasi impossible à atteindre, car sous-estimant la dimension idéologique de l’alliance entre Moscou et Pékin scellée contre l’Occident.
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Keir Starmer a convié une douzaine de dirigeants à un sommet sur l’Ukraine dimanche
Le premier minsitre britannique, en visite hier à Washington, a invité une douzaine de dirigeants à un sommet sur l’Ukraine. IL accueillera le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Downing Street. Puis il réunira dans l’après-midi, lors d’un sommet à Londres, des dirigeants de plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Turquie, ainsi que de l’Otan et de l’Union européenne.Une réunion avait déjà eu lieu à Paris en début de semaine.
Donald Trump affirme qu’il «soutient» l’article 5, pierre angulaire de l’Otan
Le président américain Donald Trump a affirmé ce jeudi soir qu’il «soutient» l’article 5, pierre angulaire de l’Otan qui prévoit une assistance entre ses États membres en cas d’agression, mais a jugé que les États-Unis «payent une part disproportionnée» dans le financement de l’organisation, au cours d’une conférence de presse avec le premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison-Blanche.
Interrogé sur cet article clé de l’Alliance atlantique, au moment où fait son chemin le projet d’installer des troupes européennes en Ukraine pour y sécuriser une paix restant à conclure, Donald Trump a répondu «je le soutiens», ajoutant: «je ne pense pas que nous allons avoir de raison d’y recourir».
L’article 5 du traité de l’Atlantique Nord est le fondement de l’Alliance. Il oblige chacun de ses membres à intervenir en cas d’attaque contre l’un d’entre eux. Il n’a été utilisé qu’une seule fois dans toute l’histoire de l’Otan, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis.
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Sergueï Choïgou a atterri à Pékin
Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a atterri à Pékin vendredi, afin de rencontrer des dirigeants chinois, ont rapporté les agences russes. «Au cours de cette visite d’une journée, il devrait rencontrer le président chinois Xi Jinping et le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, Wang Yi», a indiqué Tass.
La visite de l’ex-ministre russe de la Défense intervient après un entretien entre Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine, lors duquel le dirigeant chinois a salué les «efforts positifs de Moscou pour désamorcer» la crise ukrainienne. Moscou et Pékin ont renforcé leurs liens militaires et commerciaux depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, bien que la Chine cherche à se présenter neutre dans ce conflit qui dure depuis trois ans.
Les États-Unis et l’Ukraine vont signer un accord minier très attendu
L’accord-cadre en question porte sur l’accès des États-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans. «Nous allons creuser, creuser, creuser», s’est réjoui jeudi le Républicain de 78 ans. L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements.
Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine. «Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les Etats-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité », soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies. Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de «filet de sécurité».
«Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs» pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.
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Donald Trump rencontre Volodymyr Zelensky à 16h00
Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, doit recevoir le chef d’Etat vers 11H00 locales (16H00 GMT). L’imprévisible Donald Trump, connu pour ses volte-faces spectaculaires, a minimisé jeudi ses propos de la semaine dernière sur le président ukrainien, qu’il avait qualifié de «dictateur».
«J’ai dit ça?», a feint de s’étonner le président américain. «J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante», a-t-il ajouté, affirmant ensuite avoir «beaucoup de respect» pour son homologue ukrainien. Le changement de ton de l’ancien promoteur immobilier, qui en matière politique ou diplomatique n’aime rien tant que de conclure un «deal» forcément avantageux, est-il dû à la venue de Volodymyr Zelensky pour, justement, signer un de ces accords chéris du républicain ?
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Bienvenue dans ce direct
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré aux évolutions de la guerre d’Ukraine. Cela fait trois ans que l’invasion à grande échelle menée par les forces de Moscou en Ukraine a commencé. Alors que l’année 2024 a été marquée par une percée ukrainienne sur le territoire russe et l’enlisement des lignes de front, des négociations ont commencé entre Donald Trump et Vladimir Poutine.