Présidentielle américaine : la campagne s'intensifie dans les Swing States, Harris fête ses 60 ans

Pas de répit dans la campagne aux États-Unis, à 16 jours du scrutin offrant les clés de la Maison Blanche. La vice-présidente et le milliardaire mettent les bouchées doubles.

Kamala Harris est devenue sexagénaire dimanche 20 octobre, avec un "happy birthday" entonné par Stevie Wonder dans une église afro-américaine, quand son rival Donald Trump l'a accusée de mensonge depuis un fast-food de Pennsylvanie.

Plutôt que son âge, la démocrate a surtout évoqué durant le week-end celui du républicain de 78 ans, selon elle "instable" et "inapte" à diriger à nouveau les États-Unis.

Kamala Harris, qui est baptiste, a pris la parole dans deux églises de la région d'Atlanta fréquentées par des fidèles afro-américains.

Dans la première, elle a insisté sur la "compassion", le "respect" et l'"amour" face à "ceux qui attisent les divisions, propagent la crainte et provoquent le chaos".

Dans la seconde, elle a reçu le soutien de Stevie Wonder, immense vedette noire, après avoir bénéficié la veille de celui de la rappeuse Lizzo et du chanteur de RnB Usher.

La vice-présidente enregistre des intentions de vote relativement décevantes chez les Afro-Américains, une catégorie d'électeurs pourtant majoritairement démocrates.

Elle a ensuite mis le cap sur la Pennsylvanie, qui fait figure de trophée royal parmi les sept États-pivots où se jouera la présidentielle du 5 novembre.

Un pied de nez à la démocrate

Donald Trump s'y trouvait déjà. Il s'est mis en scène dimanche dans un fast-food McDonald's, jouant le rôle d'un employé à la friteuse, une opération visant à dénoncer selon lui un mensonge de Kamala Harris.

Des militants pro-Trump à Lancaster, en Pennsylvanie, dimanche 20 octobre 2024.
Des militants pro-Trump à Lancaster, en Pennsylvanie, dimanche 20 octobre 2024. © Charly Triballeau, AFP

Protégé par un tablier, on l'a vu égouttant le panier à friture, salant généreusement les frites avant de les mettre en sachet.

Kamala Harris assure avoir eu un job d'été chez McDonald's, en 1983, quand elle était étudiante. Elle aurait alterné entre la caisse enregistreuse, la friteuse et la machine à glaces d'un restaurant d'Alameda, près d'Oakland en Californie.

Donald Trump affirme que cela est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s'identifier des millions d'Américains.

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L'équipe de campagne du républicain n'a apporté aucune preuve de la thèse du mensonge. Et celle de la démocrate n'a montré aucun élément matériel accréditant ce job d'été chez McDonald's.

Des attaques personnelles

L'issue de la présidentielle reste plus indécise que jamais, Donald Trump et Kamala Harris étant au coude-à-coude dans les sondages.

Après avoir longtemps retenu ses coups sur la question de l'âge de son adversaire, la vice-présidente en fait désormais un angle d'attaque privilégié, comme une revanche au nom de Joe Biden, écarté prématurément de la compétition en juillet pour cette raison.

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À Atlanta, elle a accusé son adversaire "d'esquiver les débats et d'annuler les interviews pour cause d'épuisement".

Pendant ce temps, le septuagénaire a tenu plus d'une heure et demie sur scène à Latrobe, en Pennsylvanie, alternant entre des anecdotes, des attaques personnelles, des promesses et des projections de clips de campagne.

Kamala Harris est une "ratée qui a moins d'énergie qu'un lapin", avait-il lancé cette semaine. Samedi, il est allé plus loin, dans une diatribe ciblant sa rivale.

"Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée, dégage d'ici", a-t-il lancé à la foule, encourageant ses électeurs à lui faire passer ce message dans les urnes.

Avec AFP