Les majorités sortantes s’en désolent : des élections se gagnent rarement sur le sérieux d’un bilan. Les oppositions s’en consolent : il n’est guère plus fréquent qu’elles se gagnent sur la faisabilité d’un programme. En présentant son projet réparti entre « le temps de l’urgence » et « le temps des réformes », Jordan Bardella a fait la démonstration que sa victoire était plus crédible que ses propositions.
« L’alternance commence. » Le temps verbal retenu comme slogan pour cette fin de campagne ne doit rien au hasard. Le président du RN n’emploie pas le conditionnel, ni même le futur, mais bien le présent de l’indicatif. Comme s’il n’avait aucun doute sur le verdict des urnes. Le document de présentation du projet montre d’ailleurs un Bardella marchant d’ores et déjà dans la cour de Matignon, les drapeaux français et européens en évidence.
À lire aussiMarine Le Pen : « Le bloc islamo-gauchiste prône la disparition de l’ensemble de nos libertés »
Anticiper la victoire est à double tranchant. Le risque pour le favori de ces législatives n’est pas tant de sonner le sentiment de vendre la…