Marine Le Pen n’aime pas faire des plans sur la comète. En campagne électorale, elle dit que c’est le meilleur moyen de « se planter ». Elle préfère la spontanéité, l’imprévisibilité. Elle en a vu, des stratégies, préparées minutieusement par ses lieutenants, qui se sont fracassées contre la réalité du terrain, parce que, souvent, rien ne se passe comme prévu. « Ça ne sert à rien de prévoir à plus de deux semaines », ajoute-t-elle. La future candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle a trouvé sa formule, et prophétise à qui veut l’entendre : « La vie a plus d’imagination que nous. »
C’est exactement ce qu’il s’est passé dimanche 9 juin, le soir des élections européennes. Marine Le Pen estimait qu’Emmanuel Macron n’aurait d’autre choix que de dissoudre l’Assemblée nationale. Elle avait un calendrier en tête. Septembre ? Octobre ? Novembre ? Elle imaginait une motion de censure votée - enfin - par Les Républicains (LR), et la chute finale du gouvernement…