Le Rassemblement national ciblé, mais le Rassemblement national valorisé. En faisant de la poussée lepéniste le premier motif de sa contre-offensive, Emmanuel Macron rend paradoxalement service au parti de Jordan Bardella. Et lui fait trois cadeaux.
En nommant Gabriel Attal, le chef de l’État a donné d’abord un label de sérieux au président du RN. Il y a cinq ans, en propulsant un inconnu de 23 ans, Marine Le Pen, avait réussi une belle opération de communication. Depuis, le benjamin du paysage politique est entré dans le carré des politiques préférés des Français (avec la double finaliste à la présidentielle, le nouveau premier ministre et Édouard Philippe). Mais la popularité ne fait pas l’expérience. Annoncer Bardella à Matignon reste audacieux de la part de la députée du Pas-de-Calais. Mais puisque Macron ose nommer un premier ministre de 34 ans, pourquoi ne pourrait-elle pas en nommer un qui aura 31 ans en 2027?
Crédibiliser la perspective de sa victoire
Dramatiser une «menace» RN, aux européennes d’abord, à la présidentielle…