Diplomatie internationale : l'ambassadeur des États-Unis en France convoqué par le gouvernement français après ses déclarations
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Rappelé à l'ordre au quai d'Orsay lundi 25 août, Charles Kushner, le nouvel ambassadeur des États-Unis à Paris, était pourtant resté discret depuis sa prise de poste à Paris en juillet. Il est le père du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, lui-même juif pratiquant. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et diffusée à la presse la veille, l'ambassadeur exprime "sa profonde inquiétude face à la flambée de l'antisémitisme en France et à l'absence d'actions suffisantes du gouvernement pour le combattre".
Le gouvernement français dénonce ainsi des accusations qualifiées d'inacceptables. "L'usage et le droit international, c'est qu'on ne s'immisce pas dans la politique intérieure d'un autre État et les propos contenus dans la lettre de M. Kushner sont vraisemblablement de nature à s'immiscer dans la politique intérieure française, s'agissant en plus d'un sujet extrêmement sensible", explique Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d'Orsay.
La reconnaissance de la Palestine en cause
Avec cette lettre, Charles Kushner s'inscrit dans la ligne de Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre israélien avait lui aussi écrit à Emmanuel Macron il y a une semaine, l'accusant de faire le jeu du Hamas en reconnaissant l'État de Palestine. "Votre appel à un État palestinien alimente le feu antisémite. [...] Cela encourage ceux qui menacent les Juifs français et favorise la haine des Juifs qui rôdent désormais dans vos rues", avait-il écrit.
Emmanuel Macron n'est pas le seul responsable politique visé. D'autres États, comme l'Australie, ont aussi été accusés d'antisémitisme par le Premier ministre israélien après avoir annoncé vouloir reconnaître l'État de Palestine en septembre.