Dette française : la France est-elle au bord de la crise financière ?

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Plus de 3 411 milliards de dettes publiques ce soir à 19 heures et un compteur qui grimpe à toute vitesse : 5 000 euros en plus chaque seconde. Une dette record de plus en plus coûteuse, car l'État doit payer des taux d'intérêt de plus en plus élevés pour emprunter sur les marchés, et le mouvement s'accélère depuis hier.

Un taux d'intérêt qui pourrait augmenter

"On voit quand même une augmentation sur deux jours qui est assez forte. Donc, il y a une tension sur la partie obligataire et cela veut dire que la France emprunte plus cher aujourd'hui depuis les annonces de François Bayrou", Andréa Tueni, responsable des activités de marchés chez Saxo Banque.

Le taux à dix ans est actuellement à 3,49 % en France, soit plus que l'Espagne à 3,24 %. Et il pourrait rapidement passer au-dessus de celui de l'Italie (3,51%). Les marchés font payer le prix fort à la France, estimant que les déficits actuels ne sont plus justifiés, comme l'explique cet expert. "On a baissé tout un tas d'impôts, on a augmenté toute une série de dépenses, mais il n'y a jamais eu d'arbitrage entre les deux. Normalement, quand vous baissez des recettes, vous ajustez les dépenses. Ça n'a pas été le cas en France", indique Philippe Waetcher. 

Une situation financière à relativiser ?

Le remboursement de la dette devrait cette année être la première dépense de l'État, 66 milliards d'euros, devant le budget de l'Éducation nationale et celui de la Défense. Face à ces chiffres, le Premier ministre se montre alarmiste, agitant même le risque de mise sous tutelle de la France par le Fonds monétaire international (FMI). Mais les économistes s'accordent à dire que la France est loin de la faillite.

"On n'est pas dans la situation de la Grèce de 2010 quand le FMI était intervenu. Je pense qu'une situation qui, à ce stade, n'est pas dramatique, mais si on ne fait rien pour améliorer les finances publiques dans cinq ou dix ans, elle deviendra effectivement dramatique", prévient Sylvain Bersinger, un économiste.

En attendant, l'État arrive toujours à se financer facilement. Début août, la France a emprunté sur dix ans plus de 4 milliards et demi d'euros.