France-Royaume-Uni : un accord signé pour un échange de migrants

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Mer calme, ciel clair, les passeurs en profitent. Aujourd'hui encore, quelques 200 migrants ont gagné les côtes anglaises, recueillis par les garde-côtes britanniques. Alors que ces passages atteignent des niveaux records, Paris et Londres annoncent un tournant dans la lutte contre ces traversées illégales, un système d'échange de migrants.

"Pour la toute première fois, des migrants arrivés par bateau seront placés en rétention, puis renvoyés en France dans un délai très court, a annoncé ce 10 juillet Keir Stamer, le premier ministre britannique. En échange de chaque renvoi, une autre personne sera autorisée à venir au Royaume-Uni par la voie légale."

Le but de cet accord ? Dissuader les traversées clandestines. Pour chaque migrant que la France accepterait de reprendre, le Royaume-Uni s'engage à accueillir un demandeur d'asile se trouvant sur le sol français et qui n'aurait pas tenté d'entrer illégalement. L'expérimentation doit débuter prochainement et concernerait dans un premier temps quelque 50 migrants par semaine. En France, les associations humanitaires sont vent debout contre cet accord.

"On déshumanise les personnes migrantes"

"Déjà, on déshumanise, puisque les personnes ne sont même plus des personnes migrantes, mais ce sont des clandestins, fustige Flore Judet de l'association "l'Auberge des migrants". Mais là, on matérialise ça en échangeant concrètement des personnes."

La maire Divers Droite de Calais, Natacha Bouchart, l'un des principaux points de concentration des migrants, s'inquiète quant à elle de la gestion des personnes renvoyées du Royaume-Uni. "Tout ce qu'on sait, c'est que nous, on va se retrouver en étau entre les départs qu'on a déjà du mal à gérer, n'est-ce pas, et puis les retours. Alors les retours, où ? Comment ?"

Autre changement annoncé, la France devrait revoir sa doctrine qui empêche aujourd'hui toute interception une fois les embarcations à l'eau. À l'avenir, les forces de l'ordre pourraient intervenir en eaux peu profondes.