Droits de douane : la Normandie, région la plus impactée
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Si les Américains sont amoureux du fromage et du cidre du bocage normand, ils sont aussi friands des couverts produits dans une usine en Normandie. 20 % de la vaisselle façonnée ici part de l'autre côté de l'Atlantique. Les États-Unis sont devenus l'acheteur numéro un à l'étranger. "C'est un bel inox, c'est bien poli, c'est magnifique. Ça, les Américains, ils en raffolent", explique Hugo van Houtte, directeur financier de Degrenne.
Mais quand Donald Trump met la table, il impose au menu des droits de douane pas très digestes pour l'entreprise normande. Aujourd'hui, elle réfléchit à la meilleure façon d'y faire face. "Oui, c'est une mauvaise nouvelle. On va la traiter, on ne va pas se laisser faire, on ne va pas se plaindre, on va agir. Même si on doit réduire un peu notre marge, tant pis, on ira", affirme Hugo van Houtte.
L'inquiétude des salariés
Le groupe mise aussi sur la qualité de ses produits pour continuer à vendre aux États-Unis. Mais les salariés s'interrogent sur l'avenir. "Si on perd ces marchés-là, c'est quand même de gros clients. Donc ce sont des rentrées d'argent assez importantes pour nous, pour la société. Donc après, ça peut nous impacter aussi nous en tant que personnel", s'inquiète Sylvie Desfeux, salariée chez Degrenne.
La Normandie est la région qui va le plus souffrir des droits de douane, car elle est la plus dépendante des États-Unis. C'est son premier client et de loin. Un milliard d'euros de marchandises vendues chaque année. Des produits laitiers à l'industrie pétrolière, en passant par la chimie. Des centaines d'entreprises normandes sont durement touchées.
Les petites entreprises également concernées
Des PME misaient même beaucoup sur les États-Unis pour se développer. Un fabricant de mobilier de bureau, par exemple. "Toute cette série de produits va partir aux États-Unis pour soutenir des écrans dans les tours de Manhattan, à titre d'exemple", détaille Mickael Huron, PDG de l'entreprise Axeos.
Son patron vient à peine d'investir 500 000 euros pour vendre ses produits outre-Atlantique. Et voilà que la mauvaise nouvelle tombe. Entre 15 et 50 % de droits de douane qu'il devra répercuter sur ses clients américains. "On croise les doigts pour qu'ils puissent continuer à accepter cette augmentation de taxes. Si j'avais eu, en effet, la possibilité de prévoir un peu l'avenir, je pense que j'aurais décalé mon projet", admet le PDG.
Preuve de l'importance des États-Unis, les exportations outre-Atlantique représentent plus de 2 000 euros par an et par salarié en Normandie.