Nucléaire iranien : Pékin, Moscou et Téhéran appellent à lever les sanctions

Nucléaire iranien : Pékin, Moscou et Téhéran appellent à lever les sanctions

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, le 14 mars 2025 à Pékin, en Chine. Lintao ZHANG / REUTERS

Ces échanges à haut niveau se tiennent dans la capitale chinoise en pleine effervescence diplomatique, les grandes puissances espérant raviver l’accord international de 2015.

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La Chine, l'Iran et la Russie ont appelé ce vendredi à lever les sanctions visant Téhéran, lors de discussions tripartites à Pékin dans un contexte de forte pression de Washington sur le nucléaire iranien. Ces échanges à haut niveau se tiennent dans la capitale chinoise en pleine effervescence diplomatique, les grandes puissances espérant raviver l'accord international de 2015.

Ils interviennent au moment où Donald Trump, qui avait retiré avec fracas les États-Unis de l'accord en 2018 lors de son premier mandat, s'est dit ouvert au dialogue avec Téhéran depuis son retour au pouvoir. Mais le président américain a renforcé dans le même temps les sanctions contre l'Iran et sa main tendue est perçue avec méfiance par les dirigeants iraniens. «Nous avons procédé à un échange de vues approfondi sur les questions nucléaires et la levée des sanctions», a indiqué vendredi Ma Zhaoxu, un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, lors d'une déclaration à la presse.

Se doter de l’arme nucléaire

Il s'exprimait après une rencontre avec ses homologues russes Sergueï Riabkov et iranien Kazem Gharibabadi. Les trois hommes ont «souligné la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales illégales», a indiqué Ma Zhaoxu aux côtés des deux autres vice-ministres, reprenant des termes d'un communiqué conjoint Chine-Russie-Iran diffusé par Pékin. Ma Zhaoxu a précisé que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s'entretiendrait vendredi «dans l'après-midi» avec Sergueï Riabkov et Kazem Gharibabadi, puis prononcerait «une importante allocution».

Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran conteste vigoureusement et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie. En 2015, l'Iran avait conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer son programme nucléaire. L'Iran respectait ses engagements, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'accord offrait au pays un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

Plusieurs tours de discussions

Mais en 2018, Donald Trump avait retiré son pays de l'accord de manière unilatérale. Les sanctions américaines ont été rétablies et l'économie iranienne ne s'en est jamais remise. En représailles à ce retrait, l'Iran est revenu à son tour sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire. Toutes les tentatives pour raviver l'accord de 2015, désormais une coquille vide, ont échoué ces dernières années.

La validité du texte court jusqu'en octobre cette année et certains pays n'écartent pas de réimposer des sanctions contre Téhéran après cette date. L'Iran a déjà mené ces derniers mois plusieurs tours de discussions avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni (groupe E3) autour de son programme nucléaire. Les échanges de vendredi à Pékin visent à «renforcer la communication et la coordination, afin de reprendre le dialogue et les négociations à une date prochaine», avait déclaré jeudi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.