En marge d’une visite à Moscou, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a fait part des «sérieux doutes» de Téhéran quant aux intentions américaines, à la veille d’une deuxième session de négociations à Rome, ce samedi 19 avril.
Son homologue américain Marco Rubio a quant à lui appelé ce vendredi les Européens à prendre rapidement une «décision importante» concernant le «rétablissement des sanctions» contre l’Iran.
Le Figaro fait le point sur la situation.
Téhéran a «sérieux doutes» sur les intentions américaines
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a fait part vendredi de ses «sérieux doutes» quant aux intentions des États-Unis à la veille de la deuxième session de pourparlers avec Washington sur le dossier nucléaire de Téhéran.
«Bien que nous ayons de sérieux doutes sur les intentions et les motivations de la partie américaine, nous participerons malgré tout aux négociations de demain» samedi à Rome, a déclaré le représentant de Téhéran lors d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. «Nous sommes tout à fait prêts à œuvrer en faveur d’une résolution pacifique concernant le programme nucléaire pacifique de l’Iran», a ajouté le ministre iranien qui se rendra samedi à Rome pour les discussions.
Une première réunion, qui s’est tenue à Mascate la semaine dernière, avait été qualifiée de «constructive» par les parties américaine et iranienne. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles.
Le négociateur américain, Steve Witkoff, a affirmé mardi que Téhéran devait «stopper son programme d’enrichissement et de militarisation nucléaires, et l’éliminer». Téhéran considère a fortiori comme une «ligne rouge» l’arrêt de toutes ses activités nucléaires, y compris civiles. «Si une volonté similaire existe de l’autre côté, et qu’ils s’abstiennent de formuler des exigences déraisonnables et irréalistes, je pense qu’un accord est envisageable», a déclaré le ministre iranien ce vendredi à Moscou.
Les Européens ont une «décision importante» à prendre sur le «rétablissement des sanctions», dit Rubio
Le chef de diplomatie américaine Marco Rubio a appelé ce vendredi les Européens à prendre rapidement une «décision importante» concernant le «rétablissement des sanctions» contre l’Iran, à la veille d’une séance de négociations à Rome entre représentants américains et iraniens. «Les Européens ont une décision importante à prendre très prochainement concernant le rétablissement des sanctions, car l’Iran ne respecte clairement pas l’accord actuel», qui offrait à Téhéran un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires, a déclaré à des journalistes Marco Rubio, depuis l’aéroport du Bourget près de Paris.
«Nous devrions tous anticiper qu’ils sont sur le point de recevoir un rapport de l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique, ndlr) indiquant non seulement que l’Iran est hors-conformité, mais qu’il est dangereusement proche de l’arme, plus proche que jamais», a prévenu Marco Rubio. Le chef de l’AIEA Rafael Grossi, en visite à Téhéran, a estimé jeudi que le temps était compté pour trouver un accord sur le nucléaire iranien.
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«Un stade crucial de ces importantes négociations»
«Nous sommes à un stade crucial de ces importantes négociations», a-t-il déclaré jeudi, lors d’une visite à Téhéran. «Nous disposons de peu de temps, c’est pourquoi je suis ici (...) pour faciliter ce processus», a-t-il déclaré à plusieurs médias d’État iraniens. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Iran et États-Unis doivent se retrouver samedi à Rome pour de nouveaux pourparlers sous l’égide d’Oman qui avait déjà accueilli des discussions samedi dernier entre les deux pays. Outre les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne et l’Union européenne sont parties de l’accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015.