VIDEO. Droits de douane : les annonces de Trump "sont une base de négociations", nuance l'économiste Stéphanie Villers

Donald Trump a lancé son assaut commercial généralisé. Depuis la Maison Blanche, le président américain a annoncé mercredi 2 avril que les Etats-Unie allaient imposer des droits de douane très lourds aux produits étrangers qui entrent aux Etats-Unis et notamment ceux en provenance de l'Union européenne (20%) ou encore de Chine (36%). "Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis", a-t-il asséné, avant de produire une liste des partenaires commerciaux concernés, avec les droits de douane qui leur seront imposés à partir des 5 et 9 avril : le 5 avril pour les droits de douane d'au moins 10% sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l'Union européenne.

Face à ces annonces en cascade, "il faut prendre un peu de recul", a réagi sur le plateau de franceinfo l'économiste Stéphanie Villers, conseillère au cabinet PWC France. Ces chiffres sont "une base de négociations. Il ne faut pas prendre cela pour argent comptant. On ne va pas rester à ce niveau de barrières douanières", a-t-elle assuré, ajoutant que c'était désormais "aux différents états, ou à l'Union européenne de revenir à la table des négociations" pour obtenir des conditions plus favorables.

Des chiffres "qui n'ont guère de sens" 

D'autant que les chiffres présentés par le président américain "ne sont pas justes", poursuit-elle, "car il mélange ici les choux et les carottes". Concrètement, quand Donald Trump indique que l'UE impose des droits de douane de 39% aux biens importés des Etats-Unis, ce dernier"intègre les barrières douanières, les droits de douane, et en plus les normes et réglementations européennes qui pourraient empêcher certains biens américains d'arriver sur le marché européen", explique-t-elle, citant par exemple la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

"Il considère que c'est un impôt que les Americains n'ont pas à payer, ce qui n'a aucun sens", nuance l'économiste qui prédit que "dès demain des analyses vont montrer que ce sont des chiffres qui n'ont guère de sens" et qu'il convient donc de négocier avec celui qui se présente comme le roi du "deal".