Guerre commerciale : l’escalade de Donald Trump sur les droits de douane
À chaque jour, son annonce, plus ou moins fracassante. Après l’Ukraine, mercredi, c’était de nouveau au tour des droits de douane de se retrouver, jeudi 13 février, au cœur de l’agenda trumpiste. Depuis le début de son second mandat, le président nationaliste a déjà imposé 10 % de droits de douane additionnels sur les produits chinois – auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les produits américains. Washington doit aussi bientôt infliger 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis.
Cette fois-ci, il est question d’imposer des « droits de douane réciproques » pour rétablir l’ « équité » dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde. « S’ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c’est aussi simple que ça », a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche. Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que Trump serait en mesure de mettre son plan à exécution d’ici début avril.
Moyen de pression
Le locataire de la Maison-Blanche a admis que les prix « pourraient augmenter à court terme » pour les ménages américains, mais estimé qu’ils finiraient par reculer. Pour lui, le pays entier profitera de ces barrières douanières destinées à mieux protéger l’industrie nationale et à résorber le déficit commercial du pays, qui dépasse mille milliards d’euros (hors services).
Le leader nationaliste considère que les produits qui arrivent aux États-Unis doivent subir le même niveau de taxes que ce que le pays d’origine fait peser sur les produits américains. Et suggère aux États trouvant la nouvelle barrière douanière trop élevée d’abaisser la leur. « D’une certaine manière, il oblige tous les pays à renégocier leurs barèmes douaniers avec les États-Unis », a remarqué Christine McDaniel, chercheuse pour Mercatus Center, auprès de l’AFP.
Les droits de douane constituent sans doute plus un moyen de pression que l’objectif final. Les surtaxes de 25 % imposés au Mexique et au Canada ont servi à contraindre ces deux pays voisins à adopter un certain nombre de mesures souhaitées par Donald Trump : renforts militaires aux frontières et inscription des cartels de la drogue sur la liste des organisations terroristes. Taïwan a bien compris la menace : le président Lai Ching-te a annoncé qu’il allait renforcer ses investissements aux États-Unis et dans sa défense. En 2024, l’excédent commercial de Taïwan avec les États-Unis a augmenté d’environ 83 % pour atteindre le chiffre record de 64,9 milliards de dollars (62,05 milliards d’euros).
Mais l’exécutif américain ne veut pas se contenter de réaligner les taxes sur les produits importés. Il vise aussi les barrières non douanières telles que des réglementations pénalisant selon lui les produits made in USA, ou encore la TVA, l’impôt pesant sur les achats des consommateurs européens (quelle que soit l’origine des produits), généralement plus élevé qu’aux États-Unis.
Le mécanisme est qualifié de « punitif » par Donald Trump, car se cumulant avec les droits de douane à l’entrée des pays. En tout état de cause, ce sont toutes les règles qui régissent le commerce mondial depuis plus de vingt ans et la création de l’Organisation mondiale du commerce qui sont battues en brèche au profit d’une seule règle : les États-Unis contre tous les autres.
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