Donald Trump suspend les droits de douane qu’il avait promis à l’encontre du Mexique
Telle est la voie promise par la diplomatie du flibustier de Donald Trump, décryptée en janvier dans l’Humanité : le locataire orange de la Maison Blanche a finalement suspendu ce lundi la mise en place de droits de douane – 25 % sur le prix des importations depuis le Mexique – avec son voisin frontalier au sud.
Cette décision, valable pour un mois selon lui, n’est donc en aucun cas le fruit d’un renoncement, mais d’un simple pas en arrière, après trois pas en avant. Comprenez : selon la doctrine trumpiste, une caresse sur l’épaule après une rafale de mitraillette.
Ce revirement de dernière minute – la mesure devait entrer en vigueur demain mardi 4 février – est intervenu après un échange entre Trump et Claudia Sheinbaum, la présidente du Mexique. À l’issue de cette discussion qu’il a qualifié de « cordiale » sur son réseau social Truth social et en contrepartie de l’abandon temporaire des sanctions commerciales, son homologue a annoncé le déploiement de 10 000 soldats mexicains supplémentaires à la frontière entre les deux pays. Ce afin de « stopper le flot de fentanyl (opioïde meurtrier, NDLR) et de migrants illégaux » aux États-Unis, selon son président.
Trump change son fusil d’épaule… en direction du Canada
C’est d’ailleurs en empruntant les mêmes éléments de langage – « guerre contre la drogue » – que le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett avait réfuté l’idée d’une guerre commerciale contre ses partenaires mexicains, canadiens, chinois ou encore européens, dans un entretien accordé lundi matin à la chaîne de télévision CNBC.
S’agissant des Canadiens justement, eux aussi inquiétés par des droits de douane assassins de la part de leur voisin états-unien, Hasset a laissé entendre qu’ils jouaient moins le jeu que les Mexicains. « Je viens de parler avec Justin Trudeau », a encore détaillé Trump sur son canal de diffusion. Tel le feuilleton d’un influenceur qui rend compte de chacun de ses rendez-vous politiques heure par heure auprès des séides de sa base MAGA (Make America Great Again), il a annoncé un nouvel entretien avec le premier ministre canadien à 15 heures heure américaine. Reste à savoir si Justin Trudeau lâchera, lui aussi, des concessions au flibustier de Washington.
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