«Tout ça pour ça ?» : Olivier Faure retient la «vacuité des propos» d’Emmanuel Macron

Interrogé sur le plateau de Public Sénat mercredi 17 janvier au lendemain de la conférence de presse d’Emmanuel Macron, le député de Seine-et-Marne et premier secrétaire du parti socialiste (PS) Olivier Faure a résumé l’intervention du président en quatre mots : «tout ça pour ça ?». Il a dénoncé le peu de mesures claires et la «grande défiance» du président «vis-à-vis de la jeunesse», mais «rien qui soit de nature à fédérer le pays», «rien sur l’écologie ou presque», rien non plus sur les «inégalités galopantes» ou le «mal-logement»... Le député retient surtout la «vacuité des propos» d'Emmanuel Macron, et dénonce «une opération de communication» qui a échoué à présenter un «second souffle».

Sur la jeunesse, Olivier Faure est dubitatif face aux réformes proposées par le gouvernement : «On ne va pas résoudre le problème éducatif avec l’uniforme, la Marseillaise et une cérémonie de remise de diplômes», a-t-il déploré, avant de railler cette proposition de retour à la «IIIe République avec la blouse et la craie au tableau» qui ne permettrait en rien, selon lui, de restaurer la confiance avec la jeunesse.

Mentionnant la polémique visant la nouvelle ministre de l’Éducation, des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, Olivier Faure a fustigé le fait que le rapport sur l’école Stanislas, «où sont tenus des propos sexistes, homophobes, où rien ne colle» et où sont scolarisés les enfants de la ministre, soit tenu secret, en référence aux révélations du journal Mediapart . « Si cette école avait été musulmane, des décisions auraient été prises depuis longtemps», a-t-il insisté.

«Le temps des largesses est terminé»

Sur la hausse des prix de l’électricité abordée la veille par le président, Olivier Faure y a vu une politique très claire de retour à l’orthodoxie budgétaire : «il va compenser la baisse par une hausse des taxes». «Le temps des largesses est terminé», a-t-il ajouté.

Parlant ensuite d’immigration et de l'annonce quant à la régularisation des médecins, le premier secrétaire du PS a une fois encore dénoncé la politique du gouvernement : «on explique qu’il ne faut pas régulariser ceux qui sont sur le sol et qui pourtant travaillent, au nom du fait que trop d’entre eux viennent de l’étranger, mais on va capter ceux qui nous intéressent...».

Interrogé au sujet de la déclaration, au même moment, de Rachida Dati, qui a annoncé sa candidature aux municipales de Paris en 2026, Olivier Faure a indiqué être peu surpris. Quant au potentiel changement de scrutin au suffrage direct pour les municipales à Paris, Lyon ou Marseille, il a dit «ne pas souhaiter se prononcer ce matin», voulant d’abord «s’assurer de la fiabilité du dispositif».

Olivier Faure a conclu son intervention en affirmant que le président «se battait contre le RN par intermittence». «Si Macron affrontait Marine Le Pen au second tour, vous n’appelleriez donc pas à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à nouveau ?», a demandé la journaliste. Ce à quoi Olivier Faure a répondu : «on n’en est pas là», avant d’ajouter que de toute façon «il y aura quelqu’un de gauche au deuxième tour contre Marine Le Pen».