Sommet des Océans : "On s’en fiche des mots en fait, il faut des actes", martèle Marine Tondelier qui dénonce "la communication" d'Emmanuel Macron

"On s’en fiche des mots en fait, vraiment, il faut des actes", martèle mercredi 11 juin sur franceinfo Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes au sujet du Sommet sur les Océans (UNOC 3) qui se tient à Nice jusqu'à vendredi. L’écologiste critique vivement l’événement, sa portée et son organisation : "Franchement, c’est très déceptif. Premièrement, parce que ce sommet, il coûte 60 millions d’euros. Je le dis parce que c’est un prix démesuré". Et d’ajouter : "C’est quand même un fiasco sur l’organisation"."

Marine Tondelier pointe du doigt la communication du président de la République. "Emmanuel Macron a tout misé, comme souvent avec lui, sur la communication. Comme il n’y avait pas grand-chose à raconter, il a dû mettre une équipe d’experts, soit de cabinets de consultants, soit de son service comm, en disant : trouvez-moi des trucs à raconter", ironise-t-elle.

"Il compte sur le rouleau compresseur de la communication élyséenne pour donner de la force à ce qu’il dit, qu’on ait l’impression que ça y est, il a sauvé la planète."

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes

à franceinfo

Emmanuel Macron a déclaré lors du sommet que "les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland n’est à prendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre". Selon Marine Tondelier, "il s’est fait plaisir, il a fait sa petite phrase pour Donald Trump, mais on s’en fiche des mots en fait, vraiment il faut des actes".

Sur le fond, la dirigeante écologiste fustige le manque de protection réelle des aires marines françaises . "En tant que Président de la République française, il s’est vanté sur la scène internationale de dire : Nous, en France, on est exemplaires, on a 30% d’aires marines protégées ! Mais protégées de quoi ? Savez-vous qu’en France, on pêche parfois plus dans les aires marines protégées qu’en dehors ?". "Nos aires marines ne sont protégées de rien, alors qu’au niveau international une aire marine protégée, ça veut dire que dedans, on n’a pas d’activités destructrices extractives, pas de pêche. En France hexagonale, il n’y a que 0,1 % de nos aires marines protégées où on a vraiment une protection stricte. C’est la honte", poursuit-elle.

Marine Tondelier considère que c’est un sommet pour rien "à ce stade",  Mais "les écologistes entendent néanmoins transformer l’essai lors de leur niche parlementaire, prévue jeudi. "Mathilde Ollivier, sénatrice des Français de l’étranger, mais originaire de Bretagne, portera une proposition pour interdire déjà les chalutiers de plus de 25 mètres le long de nos côtes. Peut-être que les sénateurs macronistes vont faire preuve d’un peu de courage et voter cette proposition-là", espère la patronne des Ecologistes.

Les Verts vont également proposer dans le cadre de cette niche parlementaire que "dans les 30% des aires marines protégées, il y en ait au moins 10 % qui soient protégées de manière stricte, qu’on n’y pêche plus. Ça paraît hallucinant qu’on puisse encore faire du chalutage dans des aires marines protégées", fustige Marine Tondelier.