Avec l'inculpation pour espionnage de Cécile Kohler et Jacques Paris en Iran, les tensions montent d'un cran entre Paris et Téhéran
Les relations étaient déjà exécrables entre la France et l'Iran, mais les tensions ont encore empiré mercredi 2 juillet, lorsque Téhéran a inculpé Cécile Kohler et Jacques Paris pour espionnage pour le compte d'Israël. Déjà accusés d'espionnage, les deux otages français, retenus depuis trois ans dans le pays, risquent désormais la peine de mort pour ce crime.
"Nous espérons tous que la France arrivera très rapidement [les] à faire libérer", a réagi jeudi sur franceinfo le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Les ressortissants français qui étaient détenus dans les geôles iraniennes étaient considérés par le Quai d'Orsay comme des otages d'Etat. Entre 2023 et 2025, cinq ont été libérés, mais il reste Cécile Kohler et Jacques Paris. Dans ses entretiens téléphoniques avec le président iranien, Massoud Pezechkian, Emmanuel Macron évoque systématiquement leur situation et demande leur libération qui est pour lui une priorité sur le plan diplomatique.
Plusieurs dossiers problématiques
Au-delà de la libération des deux otages, d'autres dossiers suscitent des tensions entre les deux pays. Concernant la guerre en Ukraine, Paris reproche à Téhéran ses livraisons de drones à l'armée russe. Mais la principale source de préoccupation pour la France reste la question du programme nucléaire iranien.
L'annonce de la suspension mercredi 2 juillet par l'Iran de sa coopération avec l'AIEA, le gendarme atomique de l'ONU suscite de grandes inquiétudes à l'Elysée. Il faut rappeler aussi que depuis les négociations de l'accord de Vienne en 2015, la diplomatie française campe sur une ligne dure sur le dossier nucléaire. Posture évidemment peu appréciée à Téhéran.
Des tensions empirées par la guerre avec Israël
La guerre des Douze jours, du 13 au 24 juin, entre Israël et l'Iran n'a pas aidé à apaiser les tensions franco-iraniennes. La République islamique reproche à la France de ne pas avoir condamné officiellement l'attaque préventive d'Israël sur ses installations nucléaires, appelant simplement les deux parties à la désescalade. Téhéran considère que la France a pris le parti de l'État hébreu, quitte à mettre le droit international sous le tapis, et à soutenir l'agresseur contre l'agressé.
Alors que des négociations pourraient avoir lieu prochainement, en sortie de guerre, la France, à l'instar des Etats-Unis de Donald Trump, a durci sa position et prône désormais le zéro enrichissement d'uranium pour l'Iran. Paris prône également la limitation de son programme de missiles balistiques et de son influence régionale, jugée déstabilisatrice. Toutes ces conditions demeurent inacceptables pour Téhéran, et plombent un peu plus la relation bilatérale.