Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris inculpés d’espionnage pour le Mossad, la diplomatie française dénonce des accusations « totalement infondées »

Leurs proches ont craint pour leur vie en raison des bombardements israéliens sur la prison d’Evine où ils étaient détenus, le danger se précise désormais du côté du pouvoir iranien. Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, emprisonnés depuis plus de trois ans, sont inculpés pour « espionnage pour le Mossad », le service de renseignement extérieur israélien, pour « complot pour renverser le régime » et « corruption sur terre », ont indiqué à l’AFP une source diplomatique occidentale et l’entourage des détenus. Téhéran, qui n’a pas encore confirmé si de nouvelles accusations avaient été portées contre eux, n’avait jusqu’à présent jamais précisé pour le compte de quel pays les deux Français, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique, étaient accusés d’espionnage.

« Ces motifs d’inculpation, s’ils sont confirmés, sont totalement infondés », a réagi une source diplomatique française interrogée par l’AFP. « Cécile Kohler et Jacques Paris sont innocents. Aucune sentence ne nous a été communiquée et à notre connaissance n’a été prononcée », a-t-elle ajouté alors que les trois chefs d’inculpation pour lesquels ils sont poursuivis sont passibles de la peine de mort.

« Double péril de mort »

« Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont vu un juge qui a confirmé ces trois chefs d’inculpation », a, de son côté, déclaré la sœur de Cécile, Noémie Kohler. « On ignore quand (ils leur ont été notifiés). Mais ils n’ont toujours pas accès à des avocats indépendants », a-t-elle déploré lors d’un entretien avec l’AFP au lendemain d’une visite consulaire du chargé d’affaires de l’ambassade de France à Téhéran.

Cette visite, qui s’est tenue à Bozorg, un pénitencier du sud de la capitale, a duré 35 minutes, « sous haute surveillance en présence de gardes », a précisé Noémie Kohler. « Pour la première fois, Cécile et Jacques étaient ensemble lors de cette visite (…) mais rien ne nous indique que ce soit leur lieu de détention actuel », a-t-elle également expliqué.

Car après le bombardement de leur prison par Israël le 23 juin, faisant 79 morts selon Téhéran, le pouvoir iranien avait annoncé avoir déplacé des détenus. La Française a alors été transférée à la hâte avec d’autres prisonniers, sans pouvoir emmener d’affaires personnelles, à la prison de Qarchak, où elle est restée 24 heures, selon sa sœur qui se base sur le compte rendu de la visite consulaire que lui a transmis le Quai d’Orsay.

Puis, « on lui a bandé les yeux et on l’a emmenée dans un autre lieu de détention qu’on ne connaît pas. Elle-même ne sait pas où il se situe », poursuit-elle. Quant à Jacques Paris, il a été transféré dans un lieu également inconnu, « tout seul dans une cellule. Il n’a pas de meubles. Donc il continue à dormir à même le sol », a ajouté Noémie Kohler.

La jeune femme s’est dite « extrêmement inquiète sur leur état psychique », sur « ce double péril de mort (…) la reprise des bombardements et cette condamnation à mort qui leur pend au-dessus de la tête ».

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