Détention de Cécile Kohler et Jacques Paris en Iran : "La méthode de la pression sur les autorités iraniennes fonctionne", défend le porte-parole du Quai d'Orsay
"La méthode de la pression sur les autorités iraniennes fonctionne", défend sur franceinfo le porte-parole du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine. Depuis trois ans, Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple d'enseignants est détenu arbitrairement dans la prison d'Evin, à Téhéran, accusés d'espionnage mais toujours pas jugés.
Les conditions de détention du couple sont particulièrement difficiles en Iran. Ils sont placés dans la section 209 de la prison d'Evin, considérée comme une prison dans la prison, qui accueille principalement les détenus politiques. "C'est vraiment des conditions qui sont éloignées de toute forme de légalité", s'indigne le diplomate, qui évoque "des visites consulaires extrêmement rares". À tel point que la France va déposer une requête devant la Cour internationale de justice pour rappeler l'Iran à ses obligations car "en trois ans, seules quatre visites" ont été possibles. Par ailleurs, "il leur est interdit d'évoquer le processus judiciaire, ce qui est quand même assez extraordinaire", relate-t-il.
Des cellules vides
Un ex-otage français, également détenu dans cette prison, a décrit à franceinfo des conditions de détention très dures, avec des cellules de 8 mètres carrés, sans fenêtres, des lumières allumées 24h/24, deux sorties d'une demi-heure par semaine, et rien dans la cellule (ni lit, ni livre, ni couverts...). "On est en plein royaume de l'arbitraire", résume Christophe Lemoine.
En mars, Olivier Grondeau, un français qui était détenu depuis octobre 2022 en Iran, a été libéré. "C'est la preuve que la méthode que nous employons, la méthode de la pression sur les autorités iraniennes, fonctionne", estime le porte-parole du Quai d'Orsay. Pour lui, la requête devant la CIJ et les sanctions prises par l'Union européenne contre des dirigeants iraniens sont de bonnes méthodes de pression. Il reconnaît cependant qu'il est "très difficile de savoir pourquoi, pour l'un des cas, ça va plus vite, et dans l'autre, ça va moins vite". Quoi qu'il en soit, "nous continuerons sans relâche pour eux", et "nous avons bon espoir que nous obtiendrons la libération de Jacques Paris et Cécile Kohler".