Guerre en Ukraine : "C'est une trahison", dénoncent ces Ukrainiens, qui regrettent "toutes ces discussions dans leur dos" entre Moscou et Washington
Dans un long entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont mis d’accord mardi 18 mars sur un arrêt des frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes pendant 30 jours, sur le démarrage "immédiat" de négociations sur une éventuelle fin du conflit et sur un échange de prisonniers, mais pas sur un cessez-le feu total.
Dans le nord de l'Ukraine, à Soumy, près de la frontière avec la Russie, des Ukrainiens s'inquiètent de voir leur pays écarté de ces négociations. Ils assistent impuissants à des négociations qui engagent l'avenir de leur pays mais sans vraiment avoir droit de cité. "Bien sûr que ça fait mal, assure Sergueï, 27 ans, originaire de Kiev. Ça me paraît complètement absurde de voir toutes ces discussions derrière notre dos. Pour moi, c'est une trahison. Poutine veut nous désarmer dans tous les sens. Et on ne va pas se rendre comme ça, Zelensky va se battre jusqu'au bout, sur tous les fronts".
Éline, également native de Kiev, est spécialiste défense : "Poutine est un grand menteur. On ne peut pas croire Poutine, pas du tout".
"Poutine manipule tout le monde"
Éline, originaire de Kievà franceinfo
"Je suis inquiète pour mon pays, depuis 2014, c'est un grand massacre", poursuit-elle. Ce massacre pourrait se poursuivre si les États-Unis de Donald Trump acceptaient une des conditions exigées mardi par Vladimir Poutine comme préalables à tout cessez-le-feu, à savoir l'arrêt de l'aide occidentale à l'Ukraine.
La France et l'Allemagne vont continuer à soutenir l'Ukraine
Côté officiels, en Ukraine tout d'abord, Kiev s'est exprimé rapidement et avec méfiance suite à cette discussion. Le président Zelensky a, dans un premier temps, dit vouloir parler avec Donald Trump pour obtenir les détails de l'échange téléphonique qu'il a eu avec le président Poutine, avant de juger que les exigences russes visent surtout à affaiblir son pays.
Par ailleurs, le chancelier allemand et le président français, réunis à Berlin se sont exprimés ensemble pour assurer l'Ukraine de la poursuite de l'aide militaire au moment où justement Moscou réclame un "arrêt complet" de l'aide occidentale. Parallèlement, l’Allemagne a obtenu le feu vert de ses députés pour investir, dans les 10 ans à venir, entre 1 000 et 1 500 milliards d'euros dans sa défense et son économie.
Enfin, la réaction du Royaume-Uni a été plus mesurée. Il a salué les progrès réalisés par le président américain en vue d'un cessez-le-feu. Dans un communiqué, le Premier ministre britannique a ajouté vouloir rester autant qu'il le faudra aux cotés des Ukrainiens.