Ukraine : un cessez-le-feu total "bloquerait les Russes alors qu'ils ont l'avantage", explique l'ancien ambassadeur de France en Russie

Un cessez-le-feu total en Ukraine "bloquerait les Russes alors qu'ils ont l'avantage en ce moment", explique mardi 18 mars l'ancien ambassadeur de France en Russie Jean de Gliniasty, invité dans franceinfo soir. Le président russe Vladimir Poutine a refusé ce mardi la proposition américaine de cessez-le-feu validée par l'Ukraine mais a accepté d'ouvrir des négociations avec Donald Trump.

Les Russes sont "partagés" entre le souci de "ne pas oblitérer les progrès qu'ils font sur le terrain" avec un cessez-le-feu complet, et "l'occasion historique qu'ils ont de se réconcilier avec les États-Unis", analyse Jean de Gliniasty.

En ce sens, l'accord de Vladimir Poutine d'arrêter les frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes pendant 30 jours est "un petit geste de bonne volonté", "une petite concession pour maintenir le contact" avec Donald Trump, estime l'ancien diplomate. "Les ambitions de Poutine rencontrent un interlocuteur américain qui est compatible avec sa volonté d'étendre son influence et de renforcer son pays et il ne voudrait pas gâcher cette occasion", ajoute-t-il.

"Nous sommes un peu dans une impasse" concernant les garanties de sécurité proposées notamment par l'Europe et Emmanuel Macron, affirme également Jean de Gliniasty. Une coalition de volontaires composée d'une trentaine de pays dont la France, le Royaume-Uni et le Canada envisagent d'envoyer des troupes en Ukraine pour protéger un éventuel accord de paix. Mais ce sont, aux yeux des Russes, des propositions faites "en tant qu'alliés de l'Ukraine" et "hostiles à la Russie, donc ils n'en veulent pas", explique l'ancien ambassadeur. Vladimir Poutine exige d'ailleurs un "l'arrêt complet" de l'aide militaire occidentale, a indiqué le Kremlin mardi.