« Nous garantissons que notre nation reste dominante » : en pleine COP30, l’administration Trump autorise le forage d’hydrocarbures offshore sur 500 millions d’hectares supplémentaires

Lors de son dernier passage à Belém, mercredi 19 novembre, à la COP30, le président brésilien Lula a appelé les délégations à « montrer à la société que nous voulons » mettre fin au règne des énergies fossiles. Il n’aura fallu qu’un jour pour que les États-Unis jettent à la face du monde ce qu’ils veulent eux : forer du pétrole et du gaz sur plus de 500 millions de kilomètres carrés.

Une surface équivalente… à celle de l’Amazonie, érigée en symbole du sommet mondial pour sauver le vivant. L’administration Trump a dévoilé, jeudi 20 novembre, un plan pour autoriser cette nouvelle production écocidaire dans les eaux côtières états-uniennes. Le décalage total entre les ambitions industrielles de Washington et les discours en vigueur au Brésil s’est illustré en seulement vingt-quatre heures.

34 concessions prévues dans le golfe du Mexique et en Alaska

Le projet états-unien prévoit d’ouvrir au forage trente-quatre concessions dans les eaux du golfe du Mexique – que Donald Trump appelle golfe d’Amérique –, au large de la Californie et le long de la côte nord de l’Alaska, dans une zone vierge qui n’a jamais été forée auparavant. Avec ce plan, « nous garantissons que l’industrie offshore américaine reste forte, que nos travailleurs restent employés et que notre nation reste dominante sur le plan énergétique pour les décennies à venir », a vanté le ministre de l’Intérieur, Doug Burgum.

Selon ce dernier, l’une des fautes de l’administration Biden est d’avoir « freiné les concessions pétrolières et gazières offshore ». Une accusation qui ne correspond pas au réel, alors que la production états-unienne de pétrole avait atteint des sommets historiques durant le mandat du président démocrate.

Obsédé à l’idée d’éliminer le moindre consensus scientifique en défaveur de sa politique, Donald Trump poursuit sa mise à mort de la lutte contre le changement climatique, qu’il ne cesse de qualifier d’« arnaque ». En moins d’un an à la tête de la Maison Blanche, il a défait la politique environnementale de son prédécesseur, s’est retiré de l’accord de Paris et prône le forage intensif des hydrocarbures.

Son nouveau projet devra cependant se confronter à la législation locale des États concernés. Propulsé sur le devant de la scène par son refus de soutenir les raids de la Garde nationale à Los Angeles, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a immédiatement dénoncé un « plan idiot de Trump ». L’élu démocrate estime que « cette tentative irresponsable de vendre notre littoral à ses donateurs pétroliers est vouée à l’échec ».

La Californie interdit de longue date les nouveaux forages offshore. « Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour protéger notre littoral », a promis Gavin Newsom. Les désapprobations, si elles sont plus discrètes, se font aussi entendre dans le camp présidentiel. Le sénateur républicain de Floride, Rick Scott, a par exemple exprimé son opposition au projet, sur X. Le souvenir de la gigantesque marée noire causée, en 2010, par l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon continue de hanter les États qui bordent le golfe du Mexique.

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