Allemagne : quand cadeaux fiscaux se conjuguent avec surarmement

La réduction de l’impôt sur le courant électrique prévue par le contrat de gouvernement entre la CDU (Union chrétienne-démocrate) du chancelier Friedrich Merz et le SPD (Parti social-démocrate) du ministre des Finances, Lars Klingbeil, ne doit plus concerner que les gros clients des différentes sociétés de distribution d’électricité. La question est sensible. Car le niveau atteint par les prix de l’électricité outre-Rhin (près de deux fois en moyenne celui du tarif réglementé d’EDF) est très impopulaire. Il contribue largement aux fortes pertes de pouvoir d’achat enregistrées par les citoyens. Le dirigeant conservateur qui en avait fait l’un des grands thèmes de sa campagne à l’élection du Bundestag du 23 février dernier et son partenaire social-démocrate sont ainsi accusés d’avoir trahi leurs paroles. Et la polémique ne cesse d’enfler.

Une crise de confiance

Jens Spahn, le président du groupe CDU au Parlement, a tenté ce jeudi 3 juillet de défendre vaille que vaille cette disposition : « Dès que l’espace financier nécessaire sera dégagé, nous étendrons la mesure comme prévu à l’ensemble des consommateurs d’électricité », a-t-il déclaré. Problème : les coûts astronomiques de la course aux armements engagée par Berlin grèvent les finances publiques. Berlin prétend en effet devenir, dit Merz, « l’élève modèle de l’Otan », qui vient de porter à 5 % du PIB d’ici à 2035 le seuil des dépenses militaires des États membres de l’Alliance.

Très classiquement le gouvernement CDU-SPD présente la facture de l’effort de guerre et de somptueuses ristournes fiscales aux grandes entreprises, à tous les contribuables. La fédération des artisans (ZDH), ignorée, elle aussi, par les calculs de la puissance publique, dénonce « l’irruption d’une crise de confiance sans précédent » après seulement deux mois et demi de gestion des affaires de la coalition gouvernementale pilotée par Friedrich Merz.

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