C’était le grand soir. Au premier tour des élections législatives, le Rassemblement national avait réuni 33,15% des suffrages exprimés, avec plus de 10,6 millions de voix. La vague était attendue - les élections européennes et les sondages avaient préparé les esprits - mais certainement pas dans ces proportions. «Je me suis dit, ça y est, on peut accéder au pouvoir», se souvient Margot, 28 ans. Cette consultante dans un cabinet de conseil vote pour le RN depuis les élections européennes de 2019.
Une semaine plus tard, au second tour du scrutin, c’est la douche froide. Alors que certains sondeurs leur accordaient la majorité absolue (289 députés), le parti à la flamme et ses alliés - 142 élus dont 126 appartenant au RN - ne constituent finalement que la troisième force politique à l’Assemblée nationale. Même s’ils sont les premiers en termes de voix. C’est de l’autre côté du spectre politique que le champagne est sabré : le Nouveau Front populaire, avec 193 députés, s’affiche triomphant…