Sommet entre Donald Trump Vladimir Poutine : les Ukrainiens entre colère et amertume

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

La ville de Soumy, dans le nord de l'Ukraine(Nouvelle fenêtre), a encore une fois été visée par un drone russe. L'attaque a eu lieu juste avant la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska (Etats-Unis), vendredi 15 août. A des milliers de kilomètres de là, sur la place Maïdan de Kiev (Ukraine), le réveil était difficile, dans la matinée de samedi. Comme chaque jour, les habitants viennent se recueillir face aux drapeaux plantés en hommage aux soldats morts au front. "C'est la mère d'un frère d'armes qui est mort. Elle est venue ici se recueillir", confie Sacha, un soldat de retour du Donbass. Il a vécu la rencontre en Alaska comme une humiliation.

"Ils se prennent pour deux rois qui pensent pouvoir se partager le monde. Trump a reçu Poutine comme un tsar. Il lui a serré la main, lui a déroulé le tapis rouge alors que c'est un criminel de guerre", peste Sacha. Natalia aussi est en colère. Pour elle, Donald Trump a fait une erreur en excluant l'Ukraine des discussions. "On ne sait rien. On ne sait pas ce qu'ils se sont dit, il n'y a que des rumeurs. Ce n'est pas comme ça que doivent se passer des négociations", estime-t-elle.

Lassitude et incompréhension

Dans ce quartier de Kiev, régulièrement bombardé par les Russes, c'est la même incompréhension. L'équipe de France Télévisions y a rencontré Olena, dont le mari a disparu au front. Et en avril dernier, un drone est tombé juste à côté de son immeuble. Épuisée par les attaques, elle espérait que le président américain annonce un cessez-le-feu. "Mes enfants ont besoin d'un père. Ils ont besoin de vivre dans le calme, d'aller à l'école. Mais c'est quoi leur vie aujourd'hui ?", demande-t-elle.

"Les Ukrainiens placent désormais tous leurs espoirs entre les mains de Volodymyr Zelensky. Ils espèrent que leur président arrivera à obtenir, à la Maison-Blanche, un cessez-le-feu pour qu'au moins les bombardements cessent", rapporte Anaïs Hanquet, envoyée spéciale à Kiev.