CPF : vers un nouveau coup de rabot sur les formations professionnelles ?

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Financer son permis de conduire grâce à son compte personnel de formation (CPF) : c'est ce qu'a choisi Cléo Lacroix, une styliste de 30 ans. Ses 1 350 euros de cours de conduite sont pris en charge. Mais bientôt, l'usage du CPF pourrait devenir plafonné. "Sans le CPF, je ne sais pas trop comment j'aurais pu financer cette formation. J'en ai besoin pour avancer dans mon métier. C'est vraiment quelque chose, je sens, qui me bloque de ne pas l'avoir", dit-elle.

Comme elle, près d'un élève sur deux de l'auto-école a recours au CPF. Restreindre son utilisation serait une mauvaise nouvelle pour le moniteur, Nicolas Noguez . "Ça aurait un impact financier au niveau de nos inscriptions, donc après un effet boule de neige, peut-être devoir dissocier des moniteurs", confie-t-il.

D'autres formations concernées

Et les auto-écoles ne sont pas les seules concernées. En 2024, 1,4 million de personnes ont bénéficié du CPF, pour un total de près de 2 milliards et demi d'euros. Parmi les certifications les plus demandées, le permis B, les cours d'anglais, les bilans de compétences ou encore la création d'entreprises. Pour les professionnels du secteur, plafonner la prise en charge aurait un impact sur la qualité des formations.

"On va diminuer le nombre d'heures d'accompagnement, ce qui va dégrader la qualité, ce qui n'est pas notre souhait, notre intérêt et l'intérêt collectif. Si le plafond est trop bas, on va diminuer de manière drastique et on va se retrouver avec des accompagnements qui vont être totalement vides de sens", analyse Garance Yverneau, secrétaire générale des Acteurs de la compétence.

Ce coup de rabot sur le compte personnel de formation pourrait rapporter jusqu'à 250 millions d'euros aux caisses de l'État.