États-Unis : l’obsession de Donald Trump pour le prix Nobel de la paix

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Le petit air satisfait de Donald Trump, symbole d'une obsession du 47e président des États-Unis : recevoir le prix Nobel de la paix. Il en rêve, en parle en permanence et jubile dès qu'on lui pose une question sur le sujet. "J'aurais déjà dû l'avoir trois ou quatre fois, mais ils ne le donnent qu'à des gens de gauche", a-t-il expliqué.

Ses doutes n'empêchent pas le locataire de la Maison-Blanche de faire campagne pour lui-même. Mise à contribution, par exemple, au cours de la semaine de sa porte-parole. "Le président a arrêté le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge, entre Israël et l'Iran, entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, l'Inde et le Pakistan, la Serbie et le Kosovo, et l'Égypte et l'Éthiopie. Il est grand temps que le président Trump reçoive le prix Nobel", a déclaré Karoline Leavitt.

Donald Trump, très satisfait d'ailleurs, lorsqu'une journaliste demande à des présidents africains s'ils proposeront sa nomination pour la suprême récompense. "J'apprécie la question, c'est très gentil. Vous voulez répondre rapidement ?", a-t-il fait savoir. "Je pense qu'il mérite ce prix Nobel", a affirmé Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Gabon. "Je ne pensais pas être traité aussi bien. C'est très bien, je pourrais faire ça toute la journée", a ajouté le président américain.

Ses méthodes de négociation remises en cause

Le 7 juillet dernier, Benjamin Netanyahu lui remet 7 lettres officielles. Le président israélien a lui aussi proposé son nom pour le prix. Il n'y a pourtant aucune paix à Gaza, pas plus qu'en Ukraine d'ailleurs. Et ce serait surtout la jalousie qui motiverait le président. "Le fait que Barack Obama ait obtenu le prix Nobel de la paix est une blessure narcissique pour Donald Trump. Il veut faire non pas aussi bien, mais mieux que lui, et dire que lui a aussi le prix Nobel de la paix et que Barack Obama était finalement une sorte de parenthèse dans la vie politique américaine, et que lui, Donald Trump, est le véritable président des États-Unis", a détaillé Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques.

Alors Donald Trump a-t-il vraiment ses chances ? Certains experts en relations internationales en doutent. Ses méthodes de négociation, parfois brutales, ou encore sa défiance à l'égard des Nations unies, tout cela ne plaide pas vraiment en sa faveur.