États-Unis : Donald Trump suspend la délivrance de visas aux chauffeurs de poids lourds étrangers après un accident mortel

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C'est l'image qui a suscité la polémique aux États-Unis. Une vidéo filmée à l'intérieur de l'habitacle d'un poids lourd. On y voit le chauffeur faire demi-tour sur une voie rapide sans sembler réaliser son erreur. Derrière, impossible pour une voiture de freiner. Trois personnes trouveront la mort dans l'accident.

C'était il y a quelques jours en Floride. Le conducteur était indien, en situation illégale et parlait mal anglais. Outre-Atlantique, l'information a fait couler beaucoup d'encre. Le chauffeur en question n'avait pas de visa, l'occasion pour l'administration Trump de franchir une nouvelle étape pour restreindre l'immigration aux États-Unis. Une annonce faite sur les réseaux sociaux par le secrétaire d'État Marco Rubio. "À compter d'aujourd'hui, nous suspendons toute délivrance de visa de travail pour les chauffeurs de camions commerciaux", a-t-il écrit.

La profession divisée

Sur une aire d'autoroute en Virginie, certains tombent des nues. Un homme interrogé au volant d'un camion dit se sentir "mal, très mal". "Je pense que tout le monde devrait avoir l'opportunité de vivre ici, de conduire pour gagner sa vie", commente un autre chauffeur. Mais la plupart s'en félicitent. Sur le même parking, un conducteur nous assure :"Tous les jours, je vois des conducteurs étrangers qui ne comprennent pas la signalisation. Ils ne savent pas lire en anglais. C'est un problème de sécurité".

Vers un durcissement des règles

Aucun chiffre n'atteste de problèmes de sécurité causés par les chauffeurs étrangers, mais c'est bien l'argument de l'administration Trump, poussé aussi par une association de chauffeurs militante : "Beaucoup d'entreprises de transport américaines perdent de l'argent depuis trois ans. L'industrie est en récession et c'est en grande partie dû à cet afflux de gens étrangers mal formés", assure Shannon Everett, cofondateur de American Truckers United.

L'administration Trump va encore plus loin. Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient passer en revue 55 millions de visas pour vérifier que leurs détenteurs, quelle que soit la raison de leur séjour dans le pays, n'ont commis aucune infraction grave sur le sol américain.