Les taxes douanières de Donald Trump commencent à faire leur effet sur le secteur pharmaceutique européen
Venez produire aux États-Unis, non seulement vous échapperez aux droits de douane et, en plus, vous bénéficierez de réductions d’impôt sur les entreprises. L’argumentaire de Donald Trump fait déjà mouche dans les secteurs de la pharmacie et de la chimie, car leurs produits font partie des articles les plus achetés par les Américains. Ces dernières semaines, des laboratoires, comme les Suisses Novartis et Roche, ont annoncé qu’ils allaient franchir le pas et renforcer de manière très importante leurs investissements sur le sol américain, où ils sont déjà présents.
Les investissements se chiffrent en dizaines de milliards. Roche, numéro deux mondial de la pharmacie, qui produit des anticancéreux et des traitements contre l’hémophilie, va mettre sur la table au moins 44 milliards d’euros dans les cinq ans pour investir aux États-Unis et augmenter son chiffre d’affaires local. De son côté, Novartis annonce un investissement de 20 milliards d’euros dans sept nouveaux sites de production.
Des industriels se tournent vers Bruxelles
On comprend l'empressement de ces groupes à gonfler leur production aux États-Unis car, en instaurant les taxes douanières sur les médicaments, Donald Trump met fin à un avantage colossal dont bénéficiait jusqu’à présent l’industrie pharmaceutique. Les médicaments sont, en effet, exempts de droits de douane depuis une trentaine d’années car considérés comme vitaux par Washington. En incitant à relocaliser la production de traitements aux États-Unis, Donald Trump joue la carte de la souveraineté sanitaire américaine.
Est-ce que d’autres groupes européens pourraient suivre le mouvement et renforcer leurs investissements aux États-Unis ? On peut penser notamment au Français Sanofi. Ils sont une trentaine en Europe à pouvoir le faire mais, pour l’instant, ces groupes préfèrent en appeler à la Commission européenne. Ils ont écrit à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour lui demander des mesures destinées à renforcer la compétitivité du secteur sur le Vieux Continent. Ces industriels de la pharmacie et de la chimie attendent toujours la réponse de Bruxelles.