Combats dans la région de Koursk, sommet du G7, « probable » déclaration de Poutine ce jeudi… La guerre en Ukraine suspendue au choix de Moscou sur le cessez-le-feu
Vladimir Poutine tarde à donner sa réponse quant au plan de cessez-le-feu édicté par les États-Unis et validé par l’Ukraine. À l’inverse, le dirigeant russe a ordonné, mercredi 12 mars, à son armée de « libérer » la région frontalière de Koursk des forces ukrainiennes. Si Moscou a fait savoir que le président russe s’exprimera « probablement » ce jeudi, le Kremlin s’est jusqu’alors contenté d’affirmer attendre des États-Unis « une information complète » à propos de la proposition de trêve tout en faisant monter la pression.
« Je m’attends à ce que toutes les missions de combat auxquelles nos unités sont confrontées soient accomplies », a ainsi lancé Vladimir Poutine, dans le cadre d’une opération de communication où il s’est affiché en uniforme militaire en direct à la télévision. Apparu en tant que chef de guerre, le dirigeant russe s’est targué de l’une des rares victoires de grande ampleur sur le terrain, depuis ces derniers mois.
« Traités comme des terroristes »
« Les militaires ukrainiens, voyant qu’il était inutile de continuer à résister, ont commencé à se rendre activement et 430 combattants ont été faits prisonniers » dans la région de Koursk, a quant à lui assuré le chef d’état-major de l’armée russe, Valéri Guérassimov, à Vladimir Poutine, suggérant que ceux-ci soient « traités comme des terroristes ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a parallèlement constaté que les troupes russes tentent « clairement de mettre un maximum de pression » sur le contingent ukrainien, entré dans cette région à l’été 2024.
« Dans la situation la plus difficile, ma priorité a été et reste de sauver la vie des soldats ukrainiens. À cette fin, les unités des forces de défense, si nécessaire, manœuvrent vers des positions plus favorables », a renchéri, dans la soirée de mercredi le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky.
Il a ainsi laissé entendre que ses hommes se repliaient dans ces territoires où les militaires russes ont revendiqué de rapides gains territoriaux ces derniers jours. L’espoir, pour les forces ukrainiennes, de conserver leurs conquêtes sur le territoire russe semble donc compromis.
Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé avoir abattu 77 drones ukrainiens au-dessus de différentes régions russes, dont 30 au-dessus de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et 25 au-dessus de Kalouga, dans la nuit de mercredi à jeudi. Côté ukrainien, Roman Mrochko, le chef de l’administration militaire de Kherson, une ville située au sud du pays, a annoncé qu’un civil avait été tué lors d’un bombardement russe.
La Russie pressée de se prononcer
Alors que les négociations stagnent depuis l’annonce réalisée depuis l’Arabie saoudite, mardi 11 mars, Donald Trump a fait savoir le lendemain que des négociations vont débuter entre les États-Unis et la Russie, à Moscou, sans donner davantage de précisions sur leur agenda ni leur programme. L’envoyé de Trump, Steve Witkoff, est arrivé dans la capitale russe, dans l’après-midi du jeudi 13 mars. « Une conversation téléphonique au plus haut niveau », entre Donald Trump et Vladimir Poutine, est quant à elle possible dans un « délai assez court », estime le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Si la réponse est oui, alors nous savons que nous avons fait de réels progrès et il y a une véritable chance de paix, a estimé le secrétaire d’État états-unien, Marco Rubio. Si leur réponse est non, ce sera très malheureux et cela rendra leurs intentions claires. » Un peu plus tôt dans la journée de mercredi, Volodymyr Zelensky a pressé la Russie de se prononcer sur le plan de cessez-le-feu. « La proposition de trêve ne prend en compte que la position de Kiev », a fustigé un conseiller de Vladimir Poutine, resté anonyme.
Le président ukrainien a cependant rappelé qu’il n’avait aucune « confiance » envers la Russie. C’est pourquoi il a appelé les États-Unis à prendre des mesures « fortes », en termes de sanctions et de soutien à l’Ukraine, en cas de rejet russe.
Marco Rubio a en outre estimé que les Européens, pour l’instant exclus des discussions avec Kiev et Moscou, allaient « devoir être impliqués » sur l’Ukraine. Ceux-ci ont de nouveau appelé à la mise en place de garanties de sécurité destinées à dissuader la Russie de déclencher un nouvel assaut. Position qu’ils ont prévu d’appuyer lors du sommet du G7 des chefs des diplomaties, réunis depuis mercredi 12 mars au Canada.
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