Législatives : le gouverneur de la Banque de France exhorte à «ne pas creuser encore» les déficits
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a appelé mardi à «ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer», à l'heure où les promesses économiques pour les législatives sont parfois accusées d'être trop dispendieuses. «Nous devons à nos concitoyens tout le respect, la considération, la vérité qu'ils attendent», a affirmé le patron de la Banque de France lors d'un discours donné à l'occasion d'une remise de prix en économie monétaire et en finance avec la Toulouse School of Economics, ajoutant que «les respecter, c'est aussi reconnaître les exigences du réel, et ne pas creuser encore davantage des déficits lourds qu'on ne saurait pas bien financer».
La Commission européenne devrait ouvrir mercredi la voie à des procédures disciplinaires pour déficits publics excessifs contre une dizaine de pays de l'UE, dont la France plongée dans un chaos politique à deux semaines d'élections législatives. La situation inquiète d'autant plus en France que les taux d'emprunt de la deuxième économie européenne ont subitement augmenté et la place financière de Paris a chuté sous l'effet de l'instabilité causée par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, et le risque de blocages institutionnels après les élections.
Depuis cette dissolution, les promesses électorales se sont multipliées, au sein de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, au Rassemblement national, et même au sein de l'exécutif après de récentes promesses du Premier ministre Gabriel Attal en faveur du pouvoir d'achat. Mardi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu dans un entretien au journal Le Monde que la France risquait d'être «mise sous tutelle» par la Commission européenne et le FMI si le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire remportaient les législatives des 30 juin et 7 juillet. «Les respecter, c'est comme je l'ai souhaité il y a quelques jours, clarifier vite la stratégie économique et en particulier la stratégie budgétaire proposées pour notre pays», a également affirmé mardi François Villeroy de Galhau.