Le gouverneur de la Banque de France plaide pour une nouvelle baisse des taux en septembre
Une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre, après celle de juin, serait «juste et sage», a estimé le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans une interview au magazine Le Point ce vendredi 30 août. S'exprimant à la suite de la publication de données montrant un passage de l'inflation française et allemande sous la cible de 2% visée par la BCE, le responsable juge que «nous ne sommes pas encore durablement à notre objectif de 2% d'inflation, mais nous y serons très probablement au premier semestre de l'année prochaine pour la France et au second semestre pour la zone euro».
Alors que l'inflation a ralenti à 2,2% sur un an en août dans la zone euro, le prochain conseil des gouverneurs de la BCE doit se tenir le 12 septembre. «Si l'on attendait d'être effectivement à 2% pour baisser les taux, nous agirions trop tard», avance François Villeroy de Galhau, qui rappelle que les hausses ou baisses de taux mettent toujours un certain temps avant de se traduire dans l'économie réelle.
Taux directeurs abaissés en juin
Pour endiguer l'inflation, la BCE avait augmenté les coûts d'emprunt à un rythme sans précédent à partir de juillet 2022. Le 6 juin, elle a abaissé ses taux directeurs, offrant un léger bol d'air pour apaiser les tensions sur le crédit immobilier et les prêts aux entreprises qui freinent la croissance économique. Servant de référence, le taux sur les dépôts qui s'affichait à 4%, son plus haut atteint en septembre dernier, a ainsi été ramené à 3,75%. Lors de la réunion suivante en juillet, la BCE a en revanche laissé inchangés ses taux directeurs.
Comparant les économies européenne et américaine dans son interview, François Villeroy de Galhau souligne que l'inflation décroît plus rapidement sur le Vieux Continent, mais que la croissance y est également moins dynamique qu'aux États-Unis. «La balance des risques est donc encore plus à surveiller en Europe. Notre conseil des gouverneurs du 12 septembre devra à mon sens agir en conséquence : il serait juste et sage d'y décider une nouvelle baisse de taux», affirme le gouverneur.
Un peu plus tôt dans la journée, sa collègue Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, avait appelé l'institution à assouplir «progressivement et prudemment» sa politique monétaire, dans un discours en Estonie.