Une perte abyssale pour la Banque de France, victime de la hausse de ses taux d’intérêt

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«Notre mandat consiste à lutter contre l’inflation, et non à maximiser notre résultat», souligne François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Martin Noda / Hans Lucas via Reu/Martin Noda / Hans Lucas via Reu

CHRONIQUE - Le rapport annuel de l’établissement annonce une perte d’exploitation sèche.

Jamais depuis sa création par Napoléon en 1800, la «vieille dame» qui a gardé sa devise d’origine - «la sagesse fixe la fortune» - n’avait perdu autant d’argent. L’exercice 2023 aura été un annus horribilis. «Le résultat ordinaire avant impôt atteint - 12,4 milliards d’euros», annonce (le 15 mars) le rapport annuel de la Banque de France dans son style contourné qui évite d’appeler un chat un chat, de nommer une perte d’exploitation sèche. Et dans la même veine complaisante, ce résultat négatif «est couvert intégralement par une reprise sur le fonds pour risques généraux, qui, grâce à une gestion rigoureuse et prévisionnelle de nos risques, avait été fortement doté depuis 2015.» D’où cette conclusion miracle: «Au total, le résultat net pour l’exercice 2023 est nul.»

Nous sommes soulagés: l’État, actionnaire unique depuis la nationalisation de 1945, n’aura pas à mettre la main à la poche pour recapitaliser sa banque centrale, devenue à partir de 1998 gestionnaire de l’euro sous la houlette…

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