Remaniement : Prisca Thévenot n’a «pas l’impression que ce soit un gouvernement de droite»
Engagée auprès d’Emmanuel Macron depuis 2016, l’ancienne secrétaire d’État à la Jeunesse a remplacé Olivier Véran au poste de porte-parole du gouvernement et de ministre chargée du Renouveau démocratique. Fraîchement nommée, Prisca Thévenot doit déjà partir à la rescousse de ministres fragilisés par les polémiques, à l’instar de la nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra ou de Rachida Dati, en poste à la Culture malgré une mise en examen. Aux controverses, viennent s’ajouter les accusations de droitisation de l’équipe gouvernementale, en partie composée jeudi 11 janvier.
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Malgré huit personnalités sur quatorze issues des rangs de la droite, Prisca Thévenot réfute la thèse d’un tournant droitier : «Je n’ai pas l’impression que ce soit un gouvernement de droite. Nous sommes unis et soudés derrière un homme qui s’appelle Emmanuel Macron.» Aux remarques sur la nomination des anciennes sarkozystes Rachida Dati et Catherine Vautrin (ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités), la porte-parole du gouvernement répond : «Je pense que ce qui nous a unis depuis le début et qui continue à rallier des personnalités engagées, des acteurs politiques, c’est cette volonté d’agir.» Avant de pointer la nécessité d’agir dans «un contexte européen, un contexte international avec des grandes démocraties qui sont fragilisées par la montée des extrêmes.»
Face au recul de «la sensibilité de centre gauche» au sein du gouvernement, Prisca Thévenot feint de s’interroger : «Qu’est-ce que la gauche aujourd’hui ? C’est celle qui s’assoit dans la gauche de l’hémicycle mais qui n’en porte pas les valeurs ? C’est celle qui s’est opposée à la majorité présidentielle en juillet 2022 parce qu’elle ne voulait pas qu’on vote un pacte pouvoir d’achat qui allait protéger les Français ? C’est celle qui refuse de voter des lois qui font avancer sur la lutte contre les discriminations ?», a-t-elle ajouté, sans doute en référence à la loi visant à lutter contre les discriminations par la pratique de tests individuels et statistiques. Et de conclure : «C’est ça la gauche aujourd’hui.»